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samedi 25 septembre 2010


Pontorson ( 14 et 15 septembre )


Le HI de Pontorson ferme à midi et je savais que je n’aurais pas le temps d’y arriver avant , alors aussi bien prendre son temps. En sortant de Genêts, j’empruntai une piste cyclable qui avait la prétention de couvrir la baie du Mont-St-Michel. La piste était plaisante, elle traversait quelques fermes, mais elle me fit faire le double de la distance de la route normale, sans jamais sortir de la baie. Après quelques kilomètres j’en ai eu assez et puis j’ai repris la route normale menant vers Avranches. En chemin j’ai croisé une autre piste cyclable, mais, comme le dit la chanson de la petite poupée, j’ai fait “ Non ! Non ! Noooooooon ! “


Avranches est située en haut d’une colline. Environ 2 km à monter, ou à pousser, c’est selon. D’habitude les villes sont situées dans une vallée, entre deux collines, mais là c’était en haut. Bon. Avranches semble être une ville très plaisante. Il est relativement facile d’y circuler, ne serait-ce des petites montées et descentes et de la circulation automobile assez dense. On y retrouve beaucoup d’édifices de pierre ; moyen-âge, renaissance et empire, mais elle offre aussi beaucoup de services et semble assez dynamique.


Avec Granville et le Mont-Saint-Michel, Avranches complète un pôle très riche en histoire et en plaisir de vivre. J’aurais aimé séjourné à Avranches, ne serait-ce qu’une journée, mais j’avais déjà réservé à Pontorson et puis je n’osais imaginer le prix d’une chambre, quoique nous étions maintenant en basse saison, et sur semaine. En tout cas, c’est sûr que Avranches est sur ma liste des villes à visiter lors de mon prochain séjour, d’autant plus qu’il y aurait un musée pour nous aider à mieux comprendre les mystères du Mont-Saint-Michel.


Après Avranches, il y a une petite route qui descend jusqu’à Pontaubault, ville carrefour. De là il y a une départementale, genre voie rapide, qui nous amène jusqu’à Pontorson en 9 km, mais j’ai préféré la petite route sur la côte qui m’a fait faire le double de distance, mais, à quelques occasions, j’ai pu admirer la Merveille. La marée était basse et il y avait des moutons qui broutaient en bordure de la route. La vue était magique. Je me suis senti propulsé 1000 ans en arrière. Ouf ! Quel pilule aie-je pris là ?


Après Huisnes-sur-Mer, on a une vue continue sur le Mont-Saint-Michel, et il y a de plus en plus d’autobus, de camping car ou d’autos qui se concentrent dans le secteur. Mais la route est belle et sans soucis. Aux abords de la route, il y a quelques hôtels et quelques restaurants, et c’est infiniment moins flagorneur que ce que j’ai pu voir ailleurs. Il y aurait 20 000 touristes par jour au Mont-Saint-Michel ; j’espère qu’il y en aura moins lors de ma visite.


Je suis arrivé devant la porte du Hi vers 1h30. En effet, il n’ouvrait qu’à 5h. Il faisait beau soleil avec petite bise, alors je me suis balader dans les environs. À 5h, accueil sympathique de la jeune responsable. L’auberge était peu occupée. J’ai eu droit à ma chambre pour moi tout seul, à 12 euros la nuit. Merci beaucoup. Il y avait bien quelques touristes qui séjournaient au HI, mais on y retrouvait surtout des gens qui travaillaient au Mont-Saint-Michel et qui ne pouvaient se permettre d’y résider. Ce type d’emploi était surtout saisonnier. Aussitôt de retour à l’auberge, ces gens s’enfermaient dans leur chambre. Ils se levaient tôt et quittaient tard leur travail, alors ils n’avaient pas trop le temps pour les distractions, et puis, à 20 000 touristes par jour, ils en avaient sûrement marre de voir des gens.


Le soir j’ai attendu en vain que l’on présente un match de football à la télé, mais les matchs ne sont présentés que sur des canaux payants. Sinon, on entend des spécialistes papoter pendant des heures de tous les clubs et de toutes les parties, et de tous les ragots. Bon, petit dodo avant de visiter les entrailles de la Merveille.



Genêts ( 13 septembre )

Départ de Granville vers 9h15. Il me faut arriver à Genêts avant midi sinon le HI ferme jusqu’à 5h. C’est long 5 heures à attendre avec ses bagages. En sortant de Granville par la côte, deux petites montées et puis c’est le plat jusqu’à Carolles. Par la suite ça monte. En haut de la colline on a une belle vue sur le Mont-Saint-Michel. C’est assez émouvant ; c’est un peu comme se retrouver devant la statue de la Liberté ou la Tour Effeil, mais c’est une émotion qui vient nous saisir encore plus profondément ; non seulement est-ce une merveille, une prouesse d’ingénierie, et encore plus à l’époque où elle a été construite, mais ce fut aussi un site de dévotion et de ferveur pour des générations de pèlerins, et maintenant pour des nuées de touristes et de kid-kodak, et puis, le seul fait que ce monument ait survécu à différentes époques troubles est un miracle en soi.


Bon, il me fallait reprendre la route. Par la suite ça descend jusqu’à Saint-Jean-le-Thomas, puis c’est une petite balade jusqu’à Genêts. 11h30. Ouf ! Et je peux monter mes bagages dès maintenant. Merci Saint-Michel. J’ai maintenant toute l’après-midi pour me balader dans le coin. La petite épicerie et la petite boulangerie n’offrent pas beaucoup de choix. Je vais voir dans les villages voisins, mais un postier me confirme qu’il n’y a qu’à Genêts qu’on retrouve ces commerces. La fille de la pâtisserie semble heureuse de me revoir, mais pas trop surprise. L’épicerie ferme pour l’après-midi et rouvre vers 17h30, alors j’y reviendrai pour mon souper ; c’est comme ça en France.


Genêts est surtout réputée pour être le point de départ d’excursions à marée basse vers le Mont-Saint-Michel. Mieux vaut y aller avec un guide. Le seul que j’aie vu avait un bureau bien en évidence dans Genêts. Il faudait 6 km pour atteindre la Merveille. Plusieurs y vont pieds nus, sinon ils reviennent avec des chaussures encrassés. Les pieds nus sont plus facile à laver. À marée basse, on peut s’aventurer assez loin sur le sable. Au coucher de soleil, le spectacle est saisissant. Il n’aurait suffit que de peu pour que les derniers rayons du soleil n’éclairent la Merveille, ce qui aurait été absolument fabuleu. Je suis resté un peu sur ma faim, mais ce à quoi j’ai assisté ressemblait à un coucher de soleil de type Star Wars alors que le jeune Luke Skywalker attend de connaître sa destinée. Bon, je m’égare. Mais un séjour sur les berges de Genêts restera assurément gravé dans vos mémoires pour longtemps. Il faudrait que j’y revienne, juste pour voir le soleil éclairer des ses derniers rayons la Merveille. Ouf !



Granville ( 11 - 12 septembre )


C’est sûr que la côte du Cotentin doit être plaisante, mais avec un fort vent de face ce n’est plus la même chose, aussi ais-je pris le train, direction Granville, mais le train s’arrêtait à Coutance. Il ne desservait Granville que lorsque la demande le justifiait, après il fallait prendre l’autobus. Cela me rappelait le Québec, avant que l’on ne démantèle des lignes de chemin de fer au profit des autobus, justement. Mais les autobus ne prennent pas les vélos, alors je me suis offert un petit 20 km jusqu’à Granville. La veille, j’avais envoyé au HI du coin un courriel à partir de la bibliothèque de Cherbourg. La dame m’avait retourné un message pour me dire que tout était complet, mais j’avais quitté la bibliothèque, aussi n’aie-je pas reçu son courriel ; les joies de ne pas avoir accès au Wi-Fi...


Aussi en arrivant au HI, la dame fut prise de court. “Bon, vous êtes chanceux, il y a eut des désistements “ Ouf ! Je ne dormirai pas dehors. Parce que dans le coin, un samedi soir, rien n’est trop sûr. Bon ; un dortoir à 4 lits à 17 euros ou une chambre à moi tout seul pour 27 euros ? Que pensez-vous que j’ai choisi ? Sauf que j’ignorais que le lendemain tout était pour se vider, alors j’aurais eu une chambre à moi tout seul de toute façon pour le lendemain. Va te plaindre après. Me plaindre de quoi ? J’avais un toit au-dessus de la tête.


Le HI de Granville c’est une immense base de plein-air ; école de voile avec une centaine de bateaux de tout acabit ( de simple voilier à catamaran ) c’est aussi un lieu de départ pour des gens qui s’aventurent loin sur les berges à marée basse. Ils reviennent les souliers tout encrassés. Non, pas pour moi. C’est aussi une auberge de jeunesse pour les gens comme moi, mais je crois qu’il y en avait aussi beaucoup qui étaient là juste pour passer une fin de semaine hors de chez-eux. La structure de l’édifice est très massive et la construction assez récente. Pour entrer dans notre chambre, il faut bien lever le pied ; moi je me suis enfargé, et puis j’ai encore la poignée de porte imprimée sur mon biceps. La réception d’internet Wi-fi est excellente, même de notre chambre, sauf que le lendemain internet ne fonctionnait pas. Il y a une immense salle de détente avec une vue panoramique à couper le souffle. On est vraiment aux premières loges. Cela nous épargne d'avoir à sortir à l'extérieur, le matin ainsi que le soir, alors que le froid sévit à l'extérieur.


Le gros bémol ; le dimanche matin ce fut la cohue et la désorganisation, pour ne pas dire la foire, au petit déjeuner. Une dame qui s’occupait du service nous cria des instructions, mais dans le brouhaha on n’entendait rien. Il me semble que mettre des petites flèches sur les murs aurait été plus simple, mais mettre des indications claires ce n’est pas français, à ce que je crois comprendre...


Granville a aussi sa cité haute, avec son château et sa vue imprenable sur la côte, ainsi que quelques blockhaus datant de la dernière guerre ; tous les âges s’y confondent. Des gens vivent encore dans la haute ville, mais de moins en moins, à ce que m’a confié un octogénaire un peu désolé qui se dirigeait vers la messe en suivant un cortège composé de quelques autres têtes grisonnantes. Avant de redescendre, on trouve un musée d’art moderne avec une collection de peintures fort étonnantes, legs d’un libraire qui était aussi l’ami personnel de nombreux artistes aujourd’hui célèbres, mais qui peinaient à se faire connaître en ce temps. Dans ce musée, on retrouve une reconstitution des bals qui ont inspiré Raymond Radiguet pour son dernier roman. Le musée est tout petit, tout menu, mais il laisse une forte impression à qui le visite.


Par la suite on redescend dans la ville basse aux rues médiévales, tortueuses à souhait, où il faut consulter la carte de la ville à chaque coin de rue. Après un temps, on se laisse aller, jusqu’à s’égarer dans un champ. C’est alors seulement que l’on demande notre chemin à un résident qui nous regarde un peu interloqué. À Granville il y a un petit Casino. Sur sa jetée on croise des gens qui promènent en attendant l’ouverture, à 19h30 d’un restaurant servant des mets western, annonçant internet un wi-fi qui ne fonctionne pas.


Granville est une ville sympatique, agréable, moderne et historique à la fois, ouverte sur la mer et refermée sur sa vieille ville à la fois. Granville est une ville à découvrir, assurément, et où il est agréable de séjourner, mais sur réservation, surtout.



Cherbourg ( 9 - 10 septembre )


Je n’avais pas vraiment envie de perdre ma journée à m’éreinter sur une route qui ne m’intéressait pas, alors ce fut la voie facile ; le train. La veille j’avais réussi à réserver pour deux nuits sur le wi-fi douteux de l’hôtel. Il me fallait arriver avant 13 h sinon je devais attendre jusqu’à 18h pour entrer au HI. En sortant de la gare, bien sûr que je fus désorienté. Je suis arrivé un jeudi matin, dans le bourdonnement du marché de la vieille ville. C’était assez exaspérant que d’essayer de trouver son chemin parmis tous ces gens heureux de se retrouver. J’ai fini par localiser le centre d’info touristique, sur les quais. On m’y a donné plein de guides, et puis ce fut : “bonjour-là”. Le HI est situé entre deux mondes, celui de la marine et la vieille ville. Comme d’habitude, lorsque l’on sait, c’est plus facile.


Je suis arrivé au HI vers 11h. Inutile de songer y rester pour la fin de semaine ; tout était complet ; il y avait des compétitions de vélos sur trois jours, et toutes les équipes avaient investi le HI, sans doute aussi tous les hôtels du coin. Bon, j'avais deux jours pour découvrir Cherbourg.


Cherbourg c’est la ville des intimes qui vivent dans le vieux quartier, c’est aussi l’immense marina avec ses centaines de bateaux de particuliers, c’est aussi la marine militaire qui occupe à l’ouest des kilomètres de côte, tandis qu’à l’est ce sont les traversiers qui ont réquisitionnés des kilomètres de côte, souvent pour le simple stationnement des particuliers qui transitent vers l’Angletterre.


Une série de digues protègent la ville des caprices de la mer du nord et forme une rade au large. Au niveau de Querqueville, à l’ouest de Cherbourg, on peut marcher sur une de ces digues qui s’élance sur environ deux km en mer. La digue est très massive, et il faut faire attention à ce que le vent ne nous fasse pas perdre pied ou trébucher dans la mer. En tout cas, il faut bien attacher son chapeau. Au large, on peut voir des forteresses qui ont dû servir à l’époque des grands voiliers. Il est difficile de se faire à l’idée que des gens pouvaient vivre en ces lieux.


J’ai essayé de me rendre au Cap de la Hague, que l’on dit très beau, très semblable aux côtes de l’Écosse, mais la série de montées couplé au vent très fort m’ont fait rebrousser chemin à environ une dizaine de km du but. Mes jambes étaient trop épuisées et puis je n’avancais plus. En rebroussant chemin je faisais du 20-25 km/heure sans trop forcer. Ouf ! Imaginez le vent.


Je n’ai pas assez visité Cherbourg, une grande ville isolée au nord de la presqu’île du Contentin qui a tant à offrir. Ah oui ! Très difficile d’avoir internet dans le coin. Il faut se rendre au bar de la marina. Avec une petite bière, on a droit à internet gratuit, et à un joli coup d’oeil sur les bateaux et le soleil couchant.



Carentan ( quarante quoi ? ) ( 8 septembre )




Départ de Bayeux vers Port-en-Bessin-Huppain sans objectif précis pour la journée, sinon celui de longer la côte. Je croyais quitter Bayeux avec une longue descente, et non ; j’ai joué au jeu du monte-descend jusqu’à la côte, mais sans grand coefficient de difficulté. Peu après je suis arrivé à Omaha beach. La zone est assez déserte, si ce n’est de petits commerces en déclin et de quelques autobus garés en retrait. À peine quelques touristes, dont une famille d’allemands, la mère retenant deux gros bergers et criant à ses enfants de ne pas grimper sur les monuments.


Omaha beach fut une plage de débarquement des troupes américaines en 1944. Sur la plage, on retrouve une émouvante sculpture dont la base est submergée au gré des marées. Face à celle-ci il y a une immense stèle à la mémoire des combattants. La plage est immense, et les conditions climatiques lors de mon passage devaient être semblables à ce qu’il y avait le jour du débarquement.


J’y suis resté un temps. Le jour était triste. Puis j’ai poursuivi ma route, ma route tranquille, vent de face. À Isigny-sur-Mer j’ai commencé à me demander où je passerais ma nuit. Isigny est un petit village sympathique mais sans beaucoup de ressources. On m’a dit que Carentan était plus gros et qu’il avait plus d’hôtels. Bon, j’ai continué. À Carentan, devant le Centre d’information touristique il y avait une gare de train. Hum ! Tentation ! Mais j’étais indécis ; la route ou le train? La dame du du Centre d’info touristique était tellement vendeuse que j’ai pris une chambre. J’ai fait le tour de l’endroit assez vite. À l’épicerie la caissière semblait surprise de voir un touriste. On m’avait parlé d’arches qui remontaient à l’époque romaine, mais on n’avait pas mentionné que des commerces y nichaient encore aujourd’hui. Bonnes vieilles arches ; encore au service. Bon, j’aurais dû prendre le train, mais peut-être que non, parce que à Cherbourg tout était plein. Pour ce qui est d’y aller à vélo, un entraîneur cycliste, que j’ai rencontré plus tard à Cherbourg, m’a dit que la côte jusqu’à Sainte-Mère-Église était sans histoire, mais aussitôt que l’on remontait à l’intérieur des terres, il y avait une terrible côte à monter. Même les petits jeunes bien entraînés avaient peinés. Bon, quelle décision était la meilleure ? Mieux valait dormir là-dessus.

samedi 18 septembre 2010

En route vers Bayeux ( 6 et 7 septembre )


Sortir de Caen est un vrai charme ; à partir du port de plaisance, sur environ 15 km on longe un canal, genre aqueduc de Lachine ou canal de Chambly, qui nous amène jusqu’à Ouistreham, petite ville balnéaire assez tranquille. De là on longe la côte où s’alignent des plages rebaptisées lors du débarquement de 1944 ; Sword beach, Juno beach, Gold beach. Plusieurs des petits villages que j’ai croisé sont peu peuplées et le tourisme constitue une part importante de leur économie. La route se dessine sur le plat, contrairement à la route à l’est de l’Orne. Saint-Aubin-sur-Mer est le seul endroit où j’ai trouvé un restaurant pour manger une crêpe. Le serveur était un peu sec, comme ses crêpes... Avoir su, j’aurais été dans un autre restaurant, à peine quelques minutes plus loin, qui, lui, était bondé ; ça, ça ne ment pas.


Dans ce village, on a conservé un bunker qui a survécu au tir de barrage des alliés. On a dénombré 70 douilles d’obus autour du canon après qu’on sent soit emparé. Tout près, on retrouve des monuments pour ceux qui sont morts en ces jours troubles. J’ai pris un temps pour saluer la mémoire de ces gens, puis j’ai repris la route.


Le ciel était nuageux, un peu comme le jour du débarquement, et j’avais droit à une légère brise dans le dos, ce qui est toujours plaisant, aussi atteignis-je assez vite Arromanches-Les-Bains par où, sur 9km, et surtout en montée, je rejoignis Bayeux. Au total, cela faisait un 60 km plaisant, et sans me presser. Je suis arrivé devant le HI à 15h30. Une petite demie-heure à attendre avant son ouverture. Mais à 16h, rien sinon un couple d’anglais à vélo. J’ai attendu avec eux jusqu’à16h30, puis 16h45, et toujours rien. C’est là que je suis retourné au Centre d’information touristique où on n’a pas réussi à rejoindre le HI. Ce qu’il y avait de moins cher à Bayeux était l’Hôtellerie monastique, à 39 euros. Bon, pas le choix. C’est un couvent de bénédictines tenus par de vrais soeurs. Après avoir expliqué mon cas à la soeur hospitalière, elle m’a proposé une chambre à 21 euros avec facilités à l’étage, petit déjeuner, et repas du soir, si désiré, à 15 euros. Ouf, c’était plus dans mes prix. Je me suis retrouvé dans la chambre où séjournait un cardinal, de son vivant. Tout était d’époque, avec un immense garde-robe qui devait dater de Matusalem. Le soir, j’avais droit au calme absolu, propice à la méditation, pas de tivi, pas d’internet, pas de bruit.


Le lendemain, ce fut le jour tant attendu. Voilà tellement longtemps que je voulais voir la fameuse tapisserie. Enfin ! Au musée, je me suis retrouvé dans une file de touristes anglais. On offrait à chacun un écouteur dans la langue de son choix. “ Non, je vous assure, je préfère le français.” et puis je me suis retrouvé dans une pièce obscure avec la tapisserie devant moi, juste pour moi, si ce n’est d’une tête d’anglais qui s’installait de temps à autre devant ma vue, mais bon. L’histoire raconte les raisons pour lesquelles Guillaume s’est lancé à la conquête de l’Angletterre. Le roi d’Angletterre, Édouard le confesseur, aurait envoyé en émissaire un certain Harold pour informer notre cher Guillaume qu’il hériterait de la couronne d’Angleterre à sa mort. Bon, Harold n’accoste pas au bon endroit, il est pris en hôtage, Guillaume entâme des pourparlers pour le faire libérer, et puis par la suite ils deviennent de grands amis. Harold suit Guillaume dans quelques unes de ses batailles, et puis il fini par jurer allégeance à Guillaume. Mais voilà, à la mort du fameux roi d’Angletterre, Harold se fait couronner roi et Guillaume se sent cruellement trahi et alors il lève une armée, se fait construire une flotte et se lance à l’assaut de l’Angletterre.


La tapisserie aurait surtout servi à des fins de propagandes afin de convaincre une population illettrée du bon droit de Guillaume, mais les dessins sont drôlement attrayants et saisissants de réalisme, et l’histoire fascinante. Bien sûr, c’est le point de vue du vainqueur qui prévaut ; on ne raconte pas que Harold a dû repousser les assauts d’envahisseurs vikings tout juste avant l’arrivée de Guillaume. Il y a beaucoup de questions qui restent sans réponses ; ce serait l’évêque Odon qui aurait commandé la tapisserie, mais alors pourquoi y aurait-il des personnages nus sur la tapisserie ? Que symbolisaient-ils ? Les moeurs n’étaient pas les même à l’époque. Il y a beaucoup de symboles qui nous échappent encore ; pourquoi tant de dragons et d’animaux du bestiaire ? On peut deviner certaines allusions, mais sans doute n’aurons-nous jamais de réponse définitive, et cela fait travailler l’imagination. À quand un film sur la tapisserie ? Sûrement que ce serait passionnant.


Bayeux, la ville elle-même, est une ville figée dans le temps. C’est un endroit charmant pour se balader. Bayeux est traversée par l’Aure, ( sans doute une rivière, quoique... ), avec de petits ponts pour l’enjamber. Il y aurait une place du Québec, que je n’ai pas vraiment trouvé, car, à l’endroit indiqué par la carte il y avait des excavatrices. Va savoir. Pour qui veut visiter la France, Bayeux doit absolument se retrouver en haut de liste. Rien de moins.

Caen ( 4 et 5 septembre 2010 )


Caen a été complètement dévastée lors du débarquement de 1944, sacrifiée sur l’hôtel de la liberté. Caen a reçu un sacré coup. On a tout reconstruit sur le thème de la modernité ; routes longues et rectilignes favorisant les voitures automobiles, mais la vie sociale y a été gravement affectée. Caen a été reconstruite maladroitement selon les préceptes qui existaient dans les années ’50, et fini la petite vie de quartier, fini les rapports humains. Encore aujourd’hui Caen continue d’être une ville dévastée, vivotante et sans grande ambition, mais elle n’est pas sans intérêt. C’est juste qu’on l’a reconstruite sans imagination et en oubliant de lui insuffler une âme, ce qui lui donne un air quelque peu tristounet.


Au 11e siècle, Guillaume le Conquérant y fit construire un grand château d’où il planifia la conquête de l’Angletterre. Il y fit aussi construire deux abbayes, une pour hommes et une pour femmes, afin que le pape le pardonne d’avoir épousé une lointaine cousine, et ça a fonctionné. Guillaume est présent partout en ville. C’est LA grande attraction de Caen.


Le premier dimanche de chaque mois, les musées sont gratuits, alors j’en ai profité ; musée relatant l’histoire du cinéma par le biais d’une salle du coin, musée relatant l’histoire de la Normandie, et puis musée de la Pierre de Caen, pierre blanche qui a servi à la construction de nombreux édifices, dont plusieurs furent érigés en Angletterre par ce cher Guillaume.


Caen est traversée par l’Orne, qui ressemble beaucoup à la Seine ; même largeur, même façon de sinuer, même genre de pont qui la traverse, et puis il est aussi plaisant de se balader le long de l’Orne. En vélo, on rejoint assez vite un grand parc où il y a un hippodrome. Le parc gagnerait à être mieux aménagé ; là aussi ça fait un peu tristounet. Faire le tour du parc prend environ une dizaine de km ; c’est bref mais plaisant. J’aurais peut-être dû prolonger mon séjour pour visiter les deux abbayes et me balader un peu en périphérie, mais ainsi va la vie.


Le grand manège. ( 4 septembre 2010 )


La veille j’avais passé près de deux heures avec Sylvain, sur Skype, pour voir comment fixer mes sacoches. On a regarder différentes possibilités, et puis finalement le moyen retenu a eu un sacré test au cours de la journée.


L’itinéraire prévu pour la journée voulait que je remonte la côte jusqu’à Fécamp afin de faire une portion de la route que je n’avais pas fait en faisant Dieppe-Rouen, puis je serais redescendu jusqu’à Tancarville afin de prendre le pont et traverser jusqu’à Honfleur. Bon, mauvais plan, car le vent sur la côte était terrible, et de face, bien sûr. Encore un plan B. Plan B ? Traverser maintenant le pont vers Honfleur. En lisant mon guide, je me suis rendu compte que je pouvais traverser le pont de Normandie en vélo. Ouch ! Ah oui ? Cela me faisait sauver près de 50km, presque une journée. Une chance que je n’avais pas tout à fait conscience de l’aventure dans laquelle je me lançais.


Avant cela, je me suis arrêté dans un Mc Do pour un petit breakfast. J’ai commandé des pancakes. “ Des pancakes, c’est des crêpes ? “ que j’ai demandé à la gentille serveuse. “ Euh ! C’est des pancakes “ Bien sûr, et à peine de la grosseur de ma paume. Une chance que ça venait avec un café américain et un jus d’orange ; environ 5 ou 6 dollars. “ Vous savez, en France on n’est pas très porté sur les petits déjeuners “ m’a confié un type que j’ai cru deviné être le gérant. Ouais, je vais m’en souvenir.


Bon, il était temps de me lancer à l’assaut du pont de la Normandie. Comment s’y prendre ? Bien sûr, en suivant les indications. En partant de Le Havre, la route est assez terrifiante. Je suis sorti à Harfleur ; je ne voulais plus rien voir. Harfleur est une petite ville qui a conservé son cachet médiéval. C’est une ville qui semble très charmante, mais je n’étais que de passage. De Harfleur, il est plus facile de rejoindre la route du pont, mais on a encore un bon 10 km à pédaler sur une voie de type autoroute alors que les véhicules roulent à pleine vitesse à côté de nous. Je n’étais pas sûr d’être au bon endroit, mais tant qu’on ne me disait pas de rebrousser chemin, j’étais déterminé à continuer.


En fait, il y a deux ponts à traverser, le pont de Normandie, et l’autre, juste avant. En tout, les deux ensemble ça fait environ 6 km. Je me serais bien épargné de l’autre juste avant. Quelques jours plus tard j’ai croisé un couple de britanniques qui s’étaient sauvés de ce premier pont en passant par la route du port, et ils ne connaissaient pas leur grande chance. “the road was so boring” qu’ils m’ont dit en parlant de la route du port. “Yes, but you didn’t had to cross that first bridge ; it was a really terrible bridge.” Les deux se sont regardés, se demandant s’ils n’avaient pas traversé le premier pont. Je voulais les battre ; S’ILS AVAIENT TRAVERSÉ LE PREMIER PONT, ILS S’EN SERAIENT SOUVENU, STIE, POINT À LA LIGNE, TAB. Maudits anglais.


Lorsque l’on arrive devant le premier pont, ça monte à pic, très à pic, et il n’y a pas de voie réservée pour les vélos. Oui, bien sûr, bienvenue les vélos, mais aucune sécurité, comme en Virginie. Alors j’ai poussé, et poussé, jusqu’au sommet, et puis là ça s’est mit à descendre, avec une belle courbe en prime. J’ai dû user la moitié de mes freins sur ce pont, mais je n’ai jamais été capable de freiner suffisamment pour éviter les joints qui relient la route du pont à la route terrestre. Quelle folie ; en pleine descente, sans avertissement, des joints d’acier avec des espaces larges comme une roue de vélo. Le choc fut brutal. Ma roue avant a cogné le métal tellement fort que j’ai cru qu’elle était pour fendre, ou que mon pneu était pour se casser. Mais non, je n’ai même pas eu de crevaison. J’ai déjà eu une crevaison en sautant une chaîne de trottoir, et là, rien. Va comprendre. Ouf ! Entre les deux ponts, je me suis arrêté pour grignoter un peu et me remettre de mes émotions. Au moins, si j’avais une crevaison lente, mieux valait que je le sache avant d’embarquer sur le pont de Normandie. J’ai attendu, pris le temps de filmer les ponts, de respirer, de manger, de jaser avec des gens ; le pneu restait solide. Tant mieux.


Le pont de Normandie lui-même est plus sécuritaire que l’autre pont dont j’ignore le nom mais que j’aimerais baptiser “le pont des fous” ( Je sais pas si ça va passer avec Sarko. ). Le pont de Normandie a une inclinaison moins prononcée et a une bande passante pour les vélos et une autre pour les piétons. Des piétons ? Et oui ; il y a des gens qui stationnent entre les deux ponts et qui se paient une visite à pied sur le fameux pont. Bon, en tout cas, la traversée de ces ponts vaut bien une journée de manège à la Ronde.


Après le pont, on fait quelques km et puis on arrive à Honfleur, avec sa nuée de touristes qui trouvent la petite ville “so charming”. En effet, Honfleur a bien conservé son cachet médiéval, avec une grande marina aux reflets si colorés, mais je suis arrivé là un samedi, et tous les hôtels étaient pleins. Alors j’ai continué, sans plus m’en soucier, car la journée était belle et il était encore tôt. Je me disais que je trouverais bien quelque chose. Mais pédaler sur cette côte n’est pas évident ; c’est une route toute en montées et descentes, très dur pour les jambes, et puis, en fait, on ne voit pas grand chose de la côte car la route est bordée d’arbres et de résidences privées. Pas très pittoresque.


Enfin, je suis arrivé devant une gare de chemin de fer, très en évidence, à Deauville. Au centre d’informations touristiques, les agents étaient débordés par l’affluence des touristes, et ils ne cessaient à qui voulait les entendre de répéter que toutes les chambres, et ce sur toute la côte, étaient réservées. Inutile de préciser que, en plus, on avait augmenté le prix des chambres. Non seulement était-on samedi, mais c’était aussi le début du festival du cinéma américain. Inutile de continuer car je ne trouverais rien plus loin, et mes jambes étaient mortes. Bon, retour à la case Gare de train. Un peu à contre-coeur j’ai pris un billet pour Caen, avec transfert à Lisieux. En chemin j’ai jasé avec un français qui avait à peu près le même genre d’emploi que moi. Il me parla des trains, qui semblaient le passionner, des effets que la dernières guerre on eut sur les villes côtières, dont Caen, des différences de culture et de relief de part et d’autre de l’Orne, un fleuve qui serpente au milieu de Caen. Après Le Havre, le pont de Normandie, la côte fleurie, j’étais maintenant à Caen, tout cela dans la même journée. Ça faisait beaucoup à assimiler.


Comment s’évader de Rouen vers Le Havre de paix ( 3 septembre 2010 )


La veille je m’étais fait installer un nouveau porte-bagages avant. Depuis quelques jours, le panneau latéral du côté gauche de l’autre s’était brisé et je ne le maintenais en place que par une sangle. Le panneau risquait de glisser et d’abîmer mes rayons, ou de me causer une crevaison, ou, encore d’abîmer mon odomètre. Donc, je croyais que mon nouveau porte-bagages résoudrait tous mes problèmes, sauf que mes sacoches avant, des Vaude, ne lui étaient pas compatibles. Les attaches des Vaude doivent se refermer autour d’une tige ronde. Mon nouveau porte-bagages avait un panneau soudé aux tiges, donc mes sacoches ne pouvaient s’accrocher de façon sécuritaire. Voilà une angoisse dont je n’avais pas besoin avant de m’aventurer sur une route que je ne connaissais pas. Je suis retourné chez mon réparateur qui n’avait pas d’autres modèle de porte-bagages à me proposer et qui avait jeté mon ancien aux poubelles. Il m’a suggéré un autre vendeur de vélo, mais celui-ci n’aurait mon porte-bagage que dans une semaine ; “ Vous savez, nous sommes en basse saison.” Oui, je sais. Il me sortit l’imprime-écran pour me rendre chez un autre vendeur de vélo. en banlieu, à quelques km seulement, mais, à Rouen, quelques km, c’est déjà l’enfer. Il m’a fallu traverser un petit pont. Oui, je sais, la vue de la Seine est toujours plaisante... Mais lui non plus n’avait rien pour moi.


Bon, plan B. Plan B ? Mettre mes bagages arrières en avant et vice-versa. Non, ça ne marche pas ; trop de poids en avant, et je ne peux contrôler le vélo. Plan C ? M’aventurer avec un vélo instable et des sacoches mal fixées sur une route que je ne connaissais pas ? Je regardai la carte de Rouen, et je ne comprenais pas comment je pourrais me sortir des circonvolutions de la Seine. Pour retourner au HI, il me faudrait attendre jusqu’à 4h30, assez longtemps pour devenir fou. Non, ce serait le plan D ; le train. Par le train, je voulais me rendre jusqu’à Caen, où il y avait une auberge de jeunesse, mais j’ai manqué ce train de quelques minutes. Prochain train ? Dans trois heures et demi, et deux heures de trajet. Je ne pouvais plus supporter la ville. J’ai donc pris le prochain train pour n’importe où ; Le Havre. Ça aurait pu être pire, genre Paris.


Dit-on : “ au Le Havre “, “ à Le Havre “, “ en Le Havre “, “ chez Le Havre “ ou autre ? Bon, en tout cas, là, J’ai atterri en Le Havre sans crier gare ( blague ). Le Havre est une très grande ville surtout destinée aux gens aisés, genre avec un yacht privé. Cela, je l’ai très bien compris lors de mon bref arrêt au centre d’information touristique. Le petit jeune m’a presque lancé ses brochures au visage, genre “débrouillez-vous monsieur.” Bon, au moins j’avais les adresses de tous les hôtels du coin, et leurs prix. Finalement, j’ai fait le tour de la ville pour revenir au point de départ ; la gare. Le “Brit” était le moins cher, et les gens étaient accueillants.


Le Havre est une ville étonnante, avec de grandes artères aux petites rues latérales, un secteur portuaire agréable, Il est plaisant de s’y balader et la ville semble très sécuritaire. Je n’ai eu qu’un bref aperçu de la ville, mais celle-ci semble avoir beaucoup à offrir. Que ce soit ses grands parcs, arboretums et jardins, dont le jardin suspendu, je n’ai pas visité sa plage, mais c’était sûrement très bien. Le Havre c’est aussi “La porte d’entrée de l’Europe”, ou quelque chose du genre. C’est écrit en très gros dans la ville. La porte d’entrée par d’immenses ports commerciaux, pétroliers et, bien sûr, touristiques. On peut ajouter à cela une très complexe ramification de rails de chemin de fer. À plusieurs égards, Le Havre, ville très dynamique, très effervescente ressemble à une ville américaine en pleine expansion, mais avec une petite touche à la française.


J’aurais aimé y séjourné plus longtemps, mais le temps s’écoule, et l’argent aussi...

Rouen ( 2 septembre 2010 )


Bon, maintenant il faut trouver la rue Juneau. Rien sur internet, sinon que Juneau en Alaska. Je me suis dirigé vers le Centre d’information touristique, en face de la Cathédrale Notre-Dame. La gentille dame m’a regardée dans les yeux pour être sûre que je ne blaguait pas, puis elle a fait des recherches, mais elle n’a rien trouvé dans son registre concernant Juneau, ni dans les rues actuelles, ni dans les anciens noms. Bon, Sylvain va être déçu. Pendant que j’y étais, je me suis permis une autre question : “ Comment fait-on pour visiter la cathédrale ? “ - “ Vous n’avez qu’à y entrer “ qu’elle m’a gentiment répondu. Bien sûr. Mon guide touristique me dit que la cathédrale est un sommet de l’art gothique français. Je n’en doute même pas. C’est un édifice très imposant et très intimidant, tant de l’extérieur que de l’intérieur.


Pour se repérer au centre-ville, il y a les rues République, Des Carmes et Jeanne d’Arc, sinon on s’égare facilement. Rouen n’est pas une ville idéale pour y faire du vélo, aussi n’étais-je pas désolé d’avoir laissé celui-ci à un réparateur, fermé de 12h30 à 2h30, bien sûr. Je me suis donc promené à souhait, mais à pieds. Une fierté du vieux Rouen c’est sa grosse horloge bleue avec des dorures. Elle est située au milieu d’une rue piétonne, au-dessus d’une arche, et en passant dessous, et on ne peut s’empêcher de lever la tête pour admirer une scupture évoquant Jean-le-Baptiste.


Beaucoup de restaurants sont situés sur la place Jeanne D’Arc ( à ne pas confondre avec la ue du même nom ). On y trouve aussi des étalages de marchands de poissons qui quittent les lieux en début d’après-midi. Le vieux Rouen se laisse visiter et se laisse découvrir sans peine, avec ses rues moyenageuses réservées aux piétons. L’endroit n’est pas empreint de frénésie comme ailleurs. On y trouve une certaine indolence propice au repos. Le problème c’est lorsque l’on veut sortir de la ville. J’y reviens.

En route pour Rouen ( mercredi 1er septembre 2010 )


La nuit fut assez éprouvante et le réveil assez ardu, mais j’ai fini par me lever, le dos raide, le corps gelé et l’oeil poché. Même si je n’en avait pas vraiment envie, je me suis préparé. J’ai descendu mes bagages du 1er étage par le tout petit escalier ( souvent, tout est étroit en France). La tenancière ne m’a même pas dit bonjour. Mon cadenas de vélo était raide ; il avait gelé au cours de la nuit. Il faisait très froid ; je n’avais que mon polar et mon coupe-vent sur le dos. Je n’avais pas hâte d’être exposé au vent. Vers 9h j’ai quitté.


Pour sortir de Dieppe, il y a la côte des deux côtés de la ville, mais moi je voulais aller à Rouen, quelle idée ! Sylvain m’avait demandé de filmer une rue nommée en l’honneur d’un de ses ancêtres. Bon, en allant vers le sud, pour sortir de la ville, j’ai poussé mon vélo sur un bon deux km, puis ce fut l’enchevêtrement des voies rapides, et puis je me suis retrouvé sur la D915 où les véhicules circulaient à folle vitesse. Pas très sécuritaire. Une pancarte indiquait 55 km pour Rouen, je pouvais donc me permettre de prendre mon temps, c’est pourquoi je décidai d’emprunter les petits voies. Je ne sais pas si ce fut la meilleure décision.


Enfin, je me suis retrouvé sur la D100. Au moins, la route était calme. Sur de grandes portions je pouvais même circuler au milieu de la route. Sur ces petites routes, souvent on circule sur un genre de bitume fait de roche, ce qui fait que c’est assez cahotique et un peu tape-cul. Le pavement idéal est surtout réservé au profit des grandes voies. Le plus problématique, c’est que la route se moule au relief ; de telle façon que l’on monte pour aussitôt redescendre, et puis ça tourne, soit à droite, soit à gauche. Et puis il arrive aussi que ça monte tout en tournant. Tout cela est très difficile pour les jambes car on n’arrive pas ni à se créer un rythme ni à réchauffer nos muscles. Un autre problème qu’occasionnent ces petites routes, c’est qu’elles allongent le trajet, mais, bien sûr, je m’attendais à cela.


J’alignai ainsi une succession de petites villes souvent inintérressantes, ou à l’écart de la route. Il y a bien eu Cléres qui présentait des attraits ; je m’y suis arrêté pour me reposer près d’un petit aqueduc ombragé. C’est là que j’ai remarqué le retour du soleil. J’ai enlevé mon veston. Les gens me regardaient à la dérobée, l’air de ne pas y toucher. Cléres semble être un endroit de villégiature idéal pour qui recherche le repos. Il y avait une exposition de peintures impressionnistes que j’aurais aimé visité, mais l’après-midi avançait, et puis je n’aurais sû où laissé mon vélo. C’est souvent mon lot.


Peu après il y a eu Esclette. Un résident m’a expliqué qu’il y avait soit la voie rapide ou bien la petite route. C’est bien sûr que j’ai choisi la petite route, mais le gars ne m’avait pas précisé qu’il y avait une montée de 2km. En auto ce n’est jamais pareil. Bon, j’ai poussé, et poussé. Je n’en voyais jamais la fin parce que la route tournait tout en montant. Je me disais que je n’étais toujours pas pour pousser jusqu’à la lune. Au sommet, si je puis dire, je suis arrivé dans une zone résidentielle, devant trois enfants qui sont restés figés en me voyant apparaître. “ C’est où Malaunay ? “ que je leur ai demandé. Ils ont pointé une direction, alors j’ai suivi.


J’ai pédalé ainsi sans même savoir si j’allais vraiment dans la bonne direction. Assez vite je me suis retrouvé à Malaunay, en banlieue de Rouen, et le soleil chauffait de plus en plus, et la route s’est transformée ; le centre de la voie étant maintenant réservé aux autobus et les autos n’avaient qu’une petite voie dans chaque sens sur laquelle ils pouvaient à peine passer. Et moi là-dedans ? Au début je ne réalisai pas que les autos n’osaient pas me dépasser. Personne ne klaxonnait. En me retournant, j’ai vu toute une longue filée d’autos qui me suivaient. Je me suis tassé pour les laisser passer. Par la suite, lorsque j’entendais un moteur derrière moi, je faisais signe de la main pour que l’on me dépasse. Et puis une auto m’a dépassé en mettant des roues de gauche sur la voie réservée des autobus, et puis les autres ont suivi le mouvement. Non mais, quelle voie désagréable. Je ne sais pas qui a pu concevoir un tel non-sens. Moi je n’osais pas changer de rue, car je ne connaissais pas l’endroit. Le même urbanisme se répéta à travers les quelques villes que je traversai, et moi je me désespérais de sortir de cet enfer pour cyclistes. Et aucune auto n’a klaxonné. Ouf !


À Rouen, je me suis lancé à la recherche du HI, mais je n’avais que peu d’information pour le localiser, et puis, se repérer dans Rouen n’est pas évident ; il y a la Seine qui y serpente et qui ajoute à la confusion. Lorsque l’on parle de rive droite ou de rive gauche, ça peut être facilement dans n’importe quelle direction. Heureusement que la rue Darnétal sonnait une cloche à certains résidents. Bon, dans la cacophonie de l’heure de pointe, j’ai trouvé le HI, plutôt à l’est de la ville, en haut d’une côte, tout juste après un carrefour où se trouve un important hôpital. J’étais heureux d’être arrivé.


Lille


Déjà, en sortant de la gare, le spectacle qui s’offre à nous est assez saisissant ; une grande allée formée de hautes maisons de style néo-gothique ( me semble-t-il ) ou flamande, genre. En tout cas, la scène coupe le souffle. J’imagine facilement un film de science-fiction genre “Blade Runner “ dans ce décor. Le samedi de mon arrivée, la place était envahie d’une nuée de touristes et sur plusieurs des bancs publics, étaient réunis des SDF ( sans-abris ), certains avec leur petite bière, de gros chiens assis docilement au pied de leur maître. En France, on peut boire sur la rue sans soucis. J’imagine que s’il y a abus il y aura aussi police.


Assez vite, on se retrouve sur la place Charles-de-Gaulle, là où ont été tournée des scènes du film “ Chti “, le plus grand succès français au box-office. D’ailleurs, monsieur De Gaulle est né à Lille. Il y a un petit musée qui lui est dédié, dans sa maison natale, rue Princesse, près du vieux Lille. L’entrée est à 6 euros.


Très vite on sent une forte présence flamande, ou hollandaise, ou les deux ( comment les distinguer ? ). Des touristes ? Je ne sais. Lille a déjà été possession hollandaise, et puis les français l’on reconquis. Ils ont construit une forteresse dans le nord de la ville afin de conserver leur mainmise sur les lieux. La construction de ce fort avait été donnée à un monsieur Vauban qui construisit une centaine de forts, ce qui fit de la France, à son époque, une place forte inexpugnable, jusqu’à l’avènement de l’artillerie.


Aujourd’hui, seule une petite section de ce fort est encore occupée, par des militaires, sinon, le reste est laissé à l’abandon. Des sentiers pédestres ont été aménagées tout autour. La balade est assez magique, presque surnaturelle, alors que l’on se balade tout autour de ces fortifications d’un autre temps dont les murailles sont maintenant prises d’assaut par la végétation. J’ai adoré ce petit parc. Sous les nuages gris et avec un petit brouillard en prime, le tableau était complet.


À Roubaix, en banlieue, il y a une ancienne usine qui a été recyclée afin d’accueillir plusieurs petites boutiques offrant des occases, dit-on, mais ces spéciaux sont tout de même supérieurs aux prix que l’on retrouve à Montréal. Il n’y aurait que des vêtement venant d’Italie qui vaudraient la peine, mais bon... Sinon, il y aurait des souliers qui seraient intéressant, mais il faut trouver la bonne grandeur. Décidément, pour les achats en France, non seulement il faut oublier l’informatique, mais aussi les vêtements.


Lille est une ville très sympatique, riche en histoire, en trouvailles de toutes sorte, avec de très bons restaurants, et plein de petites surprises au détour des petites rues. J’y ai découvert le Flemmekeche ( quelque chose du genre ), spécialité d’Alsace qui doit se manger en groupe. Moi j’étais seul, mais bon...


Je suis resté à Lille 3 jours, encore un séjour trop brefs. Faudrait y retourner...


dimanche 5 septembre 2010

Dieppe, ou : ne faites pas la guerre, donnez-vous des bizous ( mardi 30 août 2010 )


Bon, ça fait un mois que je suis en France, et il me semble déjà que ça fait une éternité. À tout les jours je découvre quelque chose qui m’étonne.


Alors, petite balade jusqu’à Dieppe, environ 30 km à faire, sur la côte, en fait, on voit très peu la côte, ça monte et ça descend, c’est à peu près tout, puis ce que l’on découvre de Dieppe c’est sa grande marina entourée de maisons d’époques. La marina est bordée sur deux côtés par des rues couvertes où s’alignent les petits commerces et les restaurants de tous genres. Ça sent le très authentique, le très authentique d’époque. C’est là que se situe le nouveau Centre d’information touristique, l’ancien aurait passé au feu, mais on a oublié d’enlever sa signalisation, ce qui fait que j’ai quelque peu chercher le nouvel emplacement. La chambre la moins chère qu’il y a à Dieppe est à 39 euros, mais, bon, je veux visiter la ville. La dame du Centre fait la grimace parce que je ne recherche pas des chambres plus chères, et elle fait encore plus la grimace lorsque je lui dis qu’il n’est pas nécessaire qu’elle appelle pour réserver pour moi, car elle m’avait glissé en douce : “ pour deux euros, je peux appeler pour vous. “ Ouais. L’hôtel est à deux coins de rue de là et à un coin de rue du centre du vieux Dieppe. Il y a une place pour moi. Étant donné que la saison touristique vient de se terminer, j’ai droit à une réduction de 10 euros, ouf ! L’hôtel est très d’époque, et le lit aussi ; j’ai très mal dormi et je crois que j’ai encore un ou deux ressorts pris dans le dos. Bref, c’était ça, ou bien débourser plus du double pour une chambre. La prochaine fois je viserai surtout des hôtels qui sont affiliés à une chaîne, car ils ont des critères de qualité à respecter.


Dieppe, c’est la ville du débarquement manqué alors que des troupes, surtout composées de canadiens, s’étaient fait massacré en 1942. Un peu partout dans la ville cet événement est toujours présent dans les mémoires. Il y a un grand drapeau du Canada qui flotte près d’un vieux château, ainsi qu’un unifolié composé de fleurs. Très touchant. Il y a aussi régulièrement des célébrations pour commémorer ce sacrifice.


Je suis allé m’étendre sur le sable, euh ! Pardon, il n’y a pas de sable à Dieppe. À Dieppe, la plage est constituée de gros galets tout ronds. Alors, un peu comme un fakir, je me suis étendu sur ces galets, et j’ai fait le mort, si je puis dire. J’y étais plus confortable que sur le lit sur lequel je dormirais ce même soir. Non, vraiment. Je m’y suis assoupi même, un peu. Une heure plus tard, je me suis levé, et puis j’ai reproduit l’assaut menée par les troupes canadiennes. Sur les galets, près des vagues, on glisse et on perd pied, tandis qu’en haut de la crête de la plage, on s’enfonce dans les galets, j’y ai même perdu une de mes belles sandales. Les soldats, eux, ils étaient chargé avec tout leur équipement, alors je n’ose pas imaginer. Et puis ces mêmes soldats étaient canardés de tout bord tout côté. Non, tout cela est dur à imaginer aujourd’hui sous un beau soleil limpide.


Par la suite, je me suis balader sur la place de la plage ; immense, immense. Peut-être 4 ou 5 km de superficie, soit d’une colline à l’autre, ces collines qui constituaient deux points d’observations idéal où les allemands avaient installé leur artillerie. Il aurait été difficile de choisir pire site pour effectuer un assaut, pourtant il y a eut des officiers supérieurs qui ont réfléchi très fort avant de planifier tout cela.


Ce qui surprend aussi à Dieppe, c’est le nombre de gens qui se donnent des bizous. Bizous par-ci, bizous par-là. Où que l’on aille dans Dieppe, il y a toujours des gens qui se bizoutent, si je puis dire. Dans le vieux Dieppe le phénomène est encore accru, entre autre parce qu’il y a effervescence de gens. Et lorsque l’on est étranger, on se sent encore plus étranger. J’avais envie de leur dire ; “ Moi aussi je veux des bizous. “, mais on aurait probablement appelé la police. Bref, j’ai rejoint mon hôtel au matelas miteux, j’ai bu un demi litre de vin, puis j’ai fait un beau dodo.


Dieppe est une ville surprenante, avec un vieux quartier aussi étroit que les quais peuvent être énormes. Le contraste est saisissant. Dieppe est une ville qui très dispendieuse à découvrir, mais c’est une ville qui vaut le détour.

Eu ( lundi 30 août 2010 )


Au départ de Montreuil, je suis tombé sur la D901. Ces foutus départementales où les camions roulent à vitesse folle sans qu’il n’y ait d’accotement pour se protéger ne me disent rien de bon. Alors que j’essayais de trouver une route alternative, je suis tombé sur un couple agé provenant de Belgique et qui me baragouinait en anglais qu’ils faisaient du vélo en France parce que les routes y étaient infiniment meilleures qu’en Belgique. Ça promettait. Et puis, en consultant leur carte Michelin, ils m’ont dit qu’il n’y avait pas d’autres routes que celle-là. Malheur. Ils m’ont invité à les suivre. Eux ils allaient à un maximum de 13 km. C’était d’un ridicule. Une chance qu’ils n’allaient qu’à Fort-Mahon-Plage, alors on s’est laissé assez vite. Ils m’ont beaucoup vanté les mérites de l’endroit ; site naturel unique etc..., mais ils allaient y faire du camping. Pour moi, ça c’est fini.


Après les avoir laissé, j’ai filé à un minimum de 20 km/heurem arrêtant de me soucier de la route. Après tout, c’était aux autres de faire attention. Il est vrai qu’après s’être éloigné des villes où il y a plus d’affluence, la départementale devient moins épeurante. Alors j’ai descendu, direction Abbeville. Aussitôt que j’ai vu une indication pour St-Valéry-sur-Somme, je n’ai pas hésité. Je me suis dit qu’il y aurait une petite route longeant la rive. Pour m’y rendre, sur quelques km, j’ai eu le vent de face, puis il m’a fallu traverser la ville à pied, ce qui n’était pas déplaisant car la ville a des attraits intéressants, mais elle est bourrée de touristes anglais, je ne m’y suis pas attardé. Après la ville, j’ai eu droit à une piste cyclable sur environ une dizaine de km.


Je suis arrivé à Eu ( centre-ville ) vers 16h, assoiffé, car je n’ai pas trouvé en chemin d’endroits où acheté de quoi boire, comme d’habitude. Je suis arrivé pile devant le HI, sans chercher, sans détour, et, devant, il y avait des fontaines à tête de lion. Oh ! Que l’eau était bonne. Le HI est logé dans les dépendances d’un château qui est devenu musée touristique. J’étais seul dans ma chambre. Quelle expérience. J’ai monté les marches de pierres inégales, travaillées par le passage des ans et des gens de garnison. C’est toujours une expérience étrange. Le temps passe, les siècles passent, et les édifices de pierre existent toujours, mais ils n’expriment plus les mêmes symboles, ni les mêmes valeurs. Aujourd’hui, ce ne sont plus des seigneurs qui habitent les lieux, ce sont des touristes, et ils n’ont pas droit de vie ou de mort sur les gens du coin, ils ne sont que de passage. Bref.


Alors, Eu aussi est une ville déroutante, toute menue comparée à d’autres, mais qui a tout de même son charme. Je m’y suis baladé pendant quelques heures. En dehors de ses monuments historiques, plongés hors du temps, la vie continue ; on retrouve nombre d’édifices modernes, avec services. Les deux mondes vivent côte à côte. Les vieux édifices attirent une clientèle qui dépense des sous afin de faire vivre les gens vivants du coin. Bon, je m’égare.


Montreuil-sur-Mer ( dimanche 29 août 2010 )


Pour quitter Boulogne, il faut monter une petite côte d’environ 2 km. Pas si mal. Puis c’est les petites villes qui se succèdent. Quelques km après Condette, il y a une piste cyclable qui nous emporte jusqu’à Étaples-sur-mer, puis c’est la ligne droite jusqu’à Montreuil-sur-Mer. Les orages m’ont précédés dans le coin. J’ai été épargné par la pluie, mieux encore, j’ai eu le vent qui me poussait. 42 km pour arriver à Montreuil, malgré le froid qui me gelait les orteils. Le Hi est dans la haute ville, en fait, il est situé dans une vieille forteresse transformée en musée. Les portes s’ouvrent à 2h. J’étais devant la porte à 1h30. Il m’a fallu attendre, sous le ciel lourd, bousculé par la tourmente, hébété à la vue des remparts la forteresse médiévale.


À 2h, accueil cordial de la responsable. Le HI a été entièrement rénové, mais il est plutôt destiné à des groupes d’écoliers, mais les élèves sont retournés à l’école, alors j’ai eu droit à tout un dortoir de 14 ou 15 lits juste pour moi. J’ai éparpillé à souhait le contenu de mes sacoches. Le problème est survenu après, lorsque j’ai voulu me trouver de quoi manger. En chemin, j’avais repéré une grosse épicerie à proximité. Je m’étais dit que rien ne pressait, que j’avais toute la journée. Mais, en France, le dimanche, tout ferme à midi, midi trente pour être plus précis. Ainsi, après avoir déposé mes sacoches, j’ai trouvé une basse ville déserte, des commerces fermés, et rien, rien, sinon que le vent dans les rues. “ Mais c’est ainsi la France “ m’expliqua la responsable du HI. Quelle misère.


Dans une petite rue, j’ai trouvé une boulangerie très discrète qui avait osé rester ouverte. Je l’ai repéré parce qu’une résidente y était entré pour acheter du pain, sinon, je serais passé tout droit, comme pour les autres commerces. J’y ai fait le plein de patisserie, et même de coca ( ici, de la liqueur, c’est de l’alcool ). La commerçante me regardait, l’air un peu hébété. De retour au HI, la responsable me parle de la place Charles-de-Gaulles. Elle n’aurait pas pu m’en parler plus tôt ? C’est toute une ville contruite à l’intérieur des murailles d’une ancienne forteresse. Assez étonnant. Il y a bien des restaurants, mais ils ne servent des repas que jusqu’à midi, sauf un, qui va recommencer à en servir des repas à 7h.


Bon, de retour au HI, en attendant l’heure donnée, je concocte le texte précédent, puis, à 7 heures pile, alors que je me prépare, c’est l’orage. Oh non ! J’ai pas envie de me faire mouiller, et puis je n’ai pas si faim que ça après tout. Je continue de taper mon texte, puis je mange une pâtisserie, et je regarde pleuvoir la pluie, car je suis installé à la fenêtre. La pluie cesse à 7h 30, mais je n’ai plus faim, et je suis fatigué, alors je reste là, jusqu’à ce que l’heure du sommeil arrive.


Mon séjour à Montreuil-sur-Mer ne s’est pas fait dans les meilleures conditions. Le HI a fait de grands efforts pour attirer des touristes, et la ville ne demande qu’à se faire découvrir.