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vendredi 5 novembre 2010



Talmont Saint-Hilaire ( 29 septembre)


Rejoindre La Rochelle d’un seul jet aurait été une trop grosse bouchée à avaler. Il me fallait une étape entre les deux. Ce fut Talmont-Saint-Hilaire, situé à peine à 16 km, avec 4 km supplémentaire pour rejoindre le gîte d’étape. Le gîte était à 13 euros, et la dame me chargeait 5 euros pour les draps. Heureusement que j’avais conservé des draps jetables achetés au HI de Caen. Le gîte, situé en pleine campagne, était constitué de 3 ou 4 habitations où dormaient les gens de passage, avec une cuisine et salle communautaire située dans un autre édifice à environ une centaine de pas. En haute saison, j’imagine que l’endroit doit être assez achalandé, mais là j’étais seul, sur tout le site. J’ai pu laver mon linge, à la main, bien sûr, et le laisser sécher au soleil de l’après-midi. L’endroit était très reposant, et visuellement très inspirant ; toutes les habitations étaient de vieilles demeures de pierre couvertes de lierres grimpantes rougis par la saison. Les gîtes avaient été complètement rénovés et offraient un confort moderne, avec chauffage en prime. Heureusement, car dans la nuit il a fait très froid.


Le choix de Talmont ne fut pas innocent ; on y retrouve les ruines d'un château construit vers l’an 1 000 qui devint la place forte de Richard Coeur-de-Lion lui-même, alors qu’il portait le titre de seigneur de Talmont. Le site fut laissé à l’abandon après l’ère de Richelieu, avant de devenir la propriété de la commune. L’accès au site, 4,5 euros, est un peu chère, mais c’est pour une bonne cause. Pendant la saison estivale, il y a plusieurs activités destinées aux enfants et il y a aussi des guides, mais là je fus laissé à moi-même avec un petit feuillet explicatif. Peut-être était-ce mieux ainsi, car sinon je n’aurais pu filmer, à bout de bras et aussi à bout d’orteils, une statue de Richard-Coeur-de-Lion lui-même, statue située dans une pièce obscure, derrière une haute muraille.


Même en prenant mon temps, il m’a fallu moins d’une heure et demie pour visiter le site, mais ce fut un moment très inspirant. J’ai pu me faire une bonne idée des conditions de vie à l’intérieur des murailles. La vue sur la région à partir du poste de guet est imprenable. Je ne crois pas que j’aurais aimer résider à long terme dans un endroit aussi restreint que la salle des gardes, qui m’a foutu un sacré cafard. Et puis, parlant des gardes, comment faisaient-ils pour se déplacer, avec leur armure dans les escaliers aussi étroits aux marches inégales ? Et puis je ne vous parlerai pas du souterrain qui servait de garde-manger, non, je ne vous en parlerai pas, mais si vous y aller, faites attention à ne pas vous cogner la tête... Moi j’ai fait attention. Vrai.


À Talmont-Saint-Hilaire il y a aussi une vieille église, que je n’ai pas visité, car j’avais ma dose de médiéval pour la journée. Talmont a un centre-ville qui doit remonter à l’entre-deux guerre, probablement, et qui s’est plus récemment développé en périphérie avec une grande épicerie, des écoles, et des terrains de football ( soccer ) et un stade. Mon gîte était au bout de tout cela, accessible par une vraie piste cyclable, gracieuseté de la municipalité.