La région de l’Oise
La région de l’Oise est riche en sites historiques, en paysages sereins et elle est peuplée de gens aimables et courtois ( sauf pour un vieux bigleux à moitié sourd qui était aussi probablement teigneux, bref, je me comprends... )
À une certaine époque, des rois et autres gents de la noblesse y ont construits des châteaux et y ont séjournés à maintes reprises. La région leur offrait des forêts riches en gibiers à chasser, mais elle offrait aussi un repos et une sérénité bénéfique... sauf pour Jeanne d’Arc qui fut emprisonnée à Compiègne, mais qui y est célébrée aujourd'hui.
Bon, comme je l’ai mentionné dans le texte précédent, j’étais à Cergy-Pontoise, que j’avais hâte de quitter. Il faut comprendre qu’ici tous les hôtels et tous les services sont à Cergy, la ville qui craint, mais la gare est à 5 ou 6 km de là. Les lignes de chemins de fer en France ont été tracées fin XIXe siècle, à partir des villes qui existaient alors. Ainsi, la gare a été construite à Pontoise, mais, par la suite, la ville s’est développée plus loin, vers ce qui est devenu Cergy. Ce qui fait que tous les services modernes sont à Cergy, de même que l’ensemble de la population, qui est surtout constituée d’immigrants ( nouveaux arrivants, ne dit-on pas ? ). À l’inverse, à Pontoise on retrouve les habitations d’époque ainsi que des français de souche qui jouent aux dés dans le bistrot local. Tout un contraste.
Le matin de mon départ, le ciel était toujours sombre et il pleuvait par intermittence. J’en avais assez des petites routes de campagne. Je me suis pris un billet à 8 euros pour Creil. Il y a une section du trajet qui est hors de l’Île-de-France, ce qui explique que le billet ait été un peu plus cher. Alors que j’attendais sur les quais, un type est passé avec son petit chien : “ Mais vous allez où avec votre vélo ? ” - “ Creil ! “ - “ Mais c’est pas vrai, il y a une belle route qui longe l’Oise jusqu’à Creil. “ - “ Grrrrrrrr ! “ Puis le type est entré dans le wagon de tête avec son petit chien, c’était le conducteur. Bêtement, je suis resté sur les quais, regardant pleuvoir.
Bon, à titre d’information, il semble qu’il y ait une petite route qui longe l’Oise, passant par Auvers sur Oise, là où Van Gogh a séjourné, l’Isle Adam, Beaumont etc... J’aurais dû prendre le train de Paris jusqu’à Pontoise ( mais les escaliers de la gare du Nord me rebutaient ), puis pédaler à partir de là. J’ai eu tout faux, mais ça arrive, pardon, ça m’arrive.
Donc, départ vers 9h30, arrivée à Persan-Beaumont vers 11h. J’avais deux heures pour flâner avant mon transfert de train. “ Si vous passez par Paris vous allez sauver 40 minutes ” que m’a dit un agent des trains. “ Que non merci. “ que je lui ai dit. Ici, tout passe toujours par Paris. Pour aller d’un point à un autre, il est souvent plus rapide de faire un long détour par Paris. Alors j’ai flâné dans les rues. D’un côté de la rive il y a Persan, et de l’autre Beaumont, d’où le nom de la station ; Persan-Beaumont. En une heure j’avais fait le tour de l’ensemble. Retour au train. Re-départ à 1h.
Creil est une petite ville agréable, sauf sous la pluie. La gare est située dans la partie immédiate jouxtant l’Oise, bien sûr la plus vieille partie de la ville, et puis il y a la côte avec l’ensemble des commerces, dont plusieurs sont fermés le lundi, et d’autres pour l’ensemble du mois d’août, et d’autres qui sont fermés tout court. Et puis, en haut de la côte on retrouve des habitations plus récentes, dont plusieurs sont faites sur un même modèle, genre HLM, ce qui est assez confondant. À quelques km de là, on retrouve une agglomération qui ressemble étrangement au “ Dix/30 “ de Brossard, mais en plus petit, et avec une touche “ à la française “, incluant un McDo offrant des “ Best of ” en lieu de trio. Chiant, vraiment chiant. Vraiment, très, très. Et, en plus, je me suis fait servir en anglais par un petit français qui était fier de pratiquer son anglais. Vraiment, très très, très...
De Creil, on peut rayonner vers Chantilly et Senlis. Il est à noter que tous les musées de France sont fermés les mardis, mais cela n’empêche pas de visiter les environs du château de Chantilly, ce qui, en soit, est déjà tout un spectacle. Le château de Chantilly est ce qui ressemble le plus à un décor de conte de fée ; magnifique château jouxté d’immenses écuries royales et d’un jardin hors de proportion. Le château même a été transformé en musée et recèle une impressionnante collection de peintures. L’exposition de la saison concernait Henri IV, qui aurait été un des roi les plus important de l’histoire de France, et un modèle pour ceux qui suivirent. Dans les écuries, il y avait un spectable éducatif concernant le dressage des chevaux et de petits numéros extraits d’un plus grand spectacle présenté les fins de semaine. On reste un peu sur notre fin, mais c’est très agréable, et la journée passe vite. J’étais trop épuisé pour faire la tournée de l’immense jardin, surtout que le soleil était de retour.
Senlis est située à quelques km seulement et est célèbre pour sa cathédrale gothique et ses maisons médiévales. Elle a un mur qui remonte à l’époque romaine dont elle semble s’enorgueillir. Le village même est un musée à ciel ouvert. On pourrait y tourner un film d’époque sans trop de problèmes. À proximité, il y a encore des maisons de pierre qui semblent encore habitées.
Le retour en vélo de Senlis à Creil est un peu périlleux. Il n’y a que 6 km entre les deux villes, mais la route la plus directe est très dangeureuse. Mieux vaut faire un détour par Aumont-en-Halate, Apremont, peut-être même Gouvieux. Ce sont là des noms antiques qui expriment bien ce que sont encore ces villes ; des villes-musées avec des routes épousant le relief, à la mode du moyen-âge. Puis c’est Saint-Maximin, et la ligne droite vers le Dix/30 du coin. Mon principal regret, concernant cette région ? Je n’ai pas eu le temps de visiter l’abbaye de Chaalis, près d’Ermenonville, à 10 ou 15 km au sud de Senlis. Il y aurait aussi un château dans les environs, mais pas le temps.
En bon explorateur, j’ai essayé de trouver la route qui longe l’Oise vers l’ouest, mais je me suis embourbé dans tout un tas de petites routes, puis il y a eu une voie rapide sur-élevée. Bref, je n’ai pas trouvé. La route vers Compiègne s’est révélée plus plaisante. L’internet me disait qu’il y avait une distance de 34 km entre les deux villes, mais moi j’ai emprunté la rive sud de l’Oise, ce qui doit expliquer que j’ai fait 46 km. La route est d’inégale qualité, tantôt on roule sur des briques, tantôt sur du bitume fissuré et crevassé. Tantôt on traverse des petites villes, et puis après on se retrouve en pleine campagne sans être sûr qu’on se dirige dans la bonne direction, faute de panneaux et puis on perd l’Oise de vue, et là on s’inquièete. Mais plus on se rapproche de Compiègne et plus la route s’améliore, et plus les indications routières se précisent, et puis une piste cyclable nous apparaît, nous guidant jusqu’au centre-ville. En traversant un petit pont on rejoint la gare et, moi, mon petit hôtel, à 30 euros, avec une très belle vue sur l’oise.
Compiègne mérite sûrement un séjour plus long que l’après-midi que je lui ai accordé. C’est une ville qui aime laisser savoir qu’elle a un passé impérial, entre autre, et qui a fait beaucoup d’efforts afin de développer des pistes cyclables donnant accès aux principaux sites touristiques, que ce soit en longeant l’Oise ou bien à travers la forêt Domaniale, dont une qui rejoint le château de Pierrefonds, à une dizaine de km et que je n’ai pas eu le temps de visiter. Il va falloir que je revienne.
Bref, mon séjour dans la vallée de l’Oise fut trop bref.