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dimanche 5 septembre 2010

Dieppe, ou : ne faites pas la guerre, donnez-vous des bizous ( mardi 30 août 2010 )


Bon, ça fait un mois que je suis en France, et il me semble déjà que ça fait une éternité. À tout les jours je découvre quelque chose qui m’étonne.


Alors, petite balade jusqu’à Dieppe, environ 30 km à faire, sur la côte, en fait, on voit très peu la côte, ça monte et ça descend, c’est à peu près tout, puis ce que l’on découvre de Dieppe c’est sa grande marina entourée de maisons d’époques. La marina est bordée sur deux côtés par des rues couvertes où s’alignent les petits commerces et les restaurants de tous genres. Ça sent le très authentique, le très authentique d’époque. C’est là que se situe le nouveau Centre d’information touristique, l’ancien aurait passé au feu, mais on a oublié d’enlever sa signalisation, ce qui fait que j’ai quelque peu chercher le nouvel emplacement. La chambre la moins chère qu’il y a à Dieppe est à 39 euros, mais, bon, je veux visiter la ville. La dame du Centre fait la grimace parce que je ne recherche pas des chambres plus chères, et elle fait encore plus la grimace lorsque je lui dis qu’il n’est pas nécessaire qu’elle appelle pour réserver pour moi, car elle m’avait glissé en douce : “ pour deux euros, je peux appeler pour vous. “ Ouais. L’hôtel est à deux coins de rue de là et à un coin de rue du centre du vieux Dieppe. Il y a une place pour moi. Étant donné que la saison touristique vient de se terminer, j’ai droit à une réduction de 10 euros, ouf ! L’hôtel est très d’époque, et le lit aussi ; j’ai très mal dormi et je crois que j’ai encore un ou deux ressorts pris dans le dos. Bref, c’était ça, ou bien débourser plus du double pour une chambre. La prochaine fois je viserai surtout des hôtels qui sont affiliés à une chaîne, car ils ont des critères de qualité à respecter.


Dieppe, c’est la ville du débarquement manqué alors que des troupes, surtout composées de canadiens, s’étaient fait massacré en 1942. Un peu partout dans la ville cet événement est toujours présent dans les mémoires. Il y a un grand drapeau du Canada qui flotte près d’un vieux château, ainsi qu’un unifolié composé de fleurs. Très touchant. Il y a aussi régulièrement des célébrations pour commémorer ce sacrifice.


Je suis allé m’étendre sur le sable, euh ! Pardon, il n’y a pas de sable à Dieppe. À Dieppe, la plage est constituée de gros galets tout ronds. Alors, un peu comme un fakir, je me suis étendu sur ces galets, et j’ai fait le mort, si je puis dire. J’y étais plus confortable que sur le lit sur lequel je dormirais ce même soir. Non, vraiment. Je m’y suis assoupi même, un peu. Une heure plus tard, je me suis levé, et puis j’ai reproduit l’assaut menée par les troupes canadiennes. Sur les galets, près des vagues, on glisse et on perd pied, tandis qu’en haut de la crête de la plage, on s’enfonce dans les galets, j’y ai même perdu une de mes belles sandales. Les soldats, eux, ils étaient chargé avec tout leur équipement, alors je n’ose pas imaginer. Et puis ces mêmes soldats étaient canardés de tout bord tout côté. Non, tout cela est dur à imaginer aujourd’hui sous un beau soleil limpide.


Par la suite, je me suis balader sur la place de la plage ; immense, immense. Peut-être 4 ou 5 km de superficie, soit d’une colline à l’autre, ces collines qui constituaient deux points d’observations idéal où les allemands avaient installé leur artillerie. Il aurait été difficile de choisir pire site pour effectuer un assaut, pourtant il y a eut des officiers supérieurs qui ont réfléchi très fort avant de planifier tout cela.


Ce qui surprend aussi à Dieppe, c’est le nombre de gens qui se donnent des bizous. Bizous par-ci, bizous par-là. Où que l’on aille dans Dieppe, il y a toujours des gens qui se bizoutent, si je puis dire. Dans le vieux Dieppe le phénomène est encore accru, entre autre parce qu’il y a effervescence de gens. Et lorsque l’on est étranger, on se sent encore plus étranger. J’avais envie de leur dire ; “ Moi aussi je veux des bizous. “, mais on aurait probablement appelé la police. Bref, j’ai rejoint mon hôtel au matelas miteux, j’ai bu un demi litre de vin, puis j’ai fait un beau dodo.


Dieppe est une ville surprenante, avec un vieux quartier aussi étroit que les quais peuvent être énormes. Le contraste est saisissant. Dieppe est une ville qui très dispendieuse à découvrir, mais c’est une ville qui vaut le détour.

Eu ( lundi 30 août 2010 )


Au départ de Montreuil, je suis tombé sur la D901. Ces foutus départementales où les camions roulent à vitesse folle sans qu’il n’y ait d’accotement pour se protéger ne me disent rien de bon. Alors que j’essayais de trouver une route alternative, je suis tombé sur un couple agé provenant de Belgique et qui me baragouinait en anglais qu’ils faisaient du vélo en France parce que les routes y étaient infiniment meilleures qu’en Belgique. Ça promettait. Et puis, en consultant leur carte Michelin, ils m’ont dit qu’il n’y avait pas d’autres routes que celle-là. Malheur. Ils m’ont invité à les suivre. Eux ils allaient à un maximum de 13 km. C’était d’un ridicule. Une chance qu’ils n’allaient qu’à Fort-Mahon-Plage, alors on s’est laissé assez vite. Ils m’ont beaucoup vanté les mérites de l’endroit ; site naturel unique etc..., mais ils allaient y faire du camping. Pour moi, ça c’est fini.


Après les avoir laissé, j’ai filé à un minimum de 20 km/heurem arrêtant de me soucier de la route. Après tout, c’était aux autres de faire attention. Il est vrai qu’après s’être éloigné des villes où il y a plus d’affluence, la départementale devient moins épeurante. Alors j’ai descendu, direction Abbeville. Aussitôt que j’ai vu une indication pour St-Valéry-sur-Somme, je n’ai pas hésité. Je me suis dit qu’il y aurait une petite route longeant la rive. Pour m’y rendre, sur quelques km, j’ai eu le vent de face, puis il m’a fallu traverser la ville à pied, ce qui n’était pas déplaisant car la ville a des attraits intéressants, mais elle est bourrée de touristes anglais, je ne m’y suis pas attardé. Après la ville, j’ai eu droit à une piste cyclable sur environ une dizaine de km.


Je suis arrivé à Eu ( centre-ville ) vers 16h, assoiffé, car je n’ai pas trouvé en chemin d’endroits où acheté de quoi boire, comme d’habitude. Je suis arrivé pile devant le HI, sans chercher, sans détour, et, devant, il y avait des fontaines à tête de lion. Oh ! Que l’eau était bonne. Le HI est logé dans les dépendances d’un château qui est devenu musée touristique. J’étais seul dans ma chambre. Quelle expérience. J’ai monté les marches de pierres inégales, travaillées par le passage des ans et des gens de garnison. C’est toujours une expérience étrange. Le temps passe, les siècles passent, et les édifices de pierre existent toujours, mais ils n’expriment plus les mêmes symboles, ni les mêmes valeurs. Aujourd’hui, ce ne sont plus des seigneurs qui habitent les lieux, ce sont des touristes, et ils n’ont pas droit de vie ou de mort sur les gens du coin, ils ne sont que de passage. Bref.


Alors, Eu aussi est une ville déroutante, toute menue comparée à d’autres, mais qui a tout de même son charme. Je m’y suis baladé pendant quelques heures. En dehors de ses monuments historiques, plongés hors du temps, la vie continue ; on retrouve nombre d’édifices modernes, avec services. Les deux mondes vivent côte à côte. Les vieux édifices attirent une clientèle qui dépense des sous afin de faire vivre les gens vivants du coin. Bon, je m’égare.


Montreuil-sur-Mer ( dimanche 29 août 2010 )


Pour quitter Boulogne, il faut monter une petite côte d’environ 2 km. Pas si mal. Puis c’est les petites villes qui se succèdent. Quelques km après Condette, il y a une piste cyclable qui nous emporte jusqu’à Étaples-sur-mer, puis c’est la ligne droite jusqu’à Montreuil-sur-Mer. Les orages m’ont précédés dans le coin. J’ai été épargné par la pluie, mieux encore, j’ai eu le vent qui me poussait. 42 km pour arriver à Montreuil, malgré le froid qui me gelait les orteils. Le Hi est dans la haute ville, en fait, il est situé dans une vieille forteresse transformée en musée. Les portes s’ouvrent à 2h. J’étais devant la porte à 1h30. Il m’a fallu attendre, sous le ciel lourd, bousculé par la tourmente, hébété à la vue des remparts la forteresse médiévale.


À 2h, accueil cordial de la responsable. Le HI a été entièrement rénové, mais il est plutôt destiné à des groupes d’écoliers, mais les élèves sont retournés à l’école, alors j’ai eu droit à tout un dortoir de 14 ou 15 lits juste pour moi. J’ai éparpillé à souhait le contenu de mes sacoches. Le problème est survenu après, lorsque j’ai voulu me trouver de quoi manger. En chemin, j’avais repéré une grosse épicerie à proximité. Je m’étais dit que rien ne pressait, que j’avais toute la journée. Mais, en France, le dimanche, tout ferme à midi, midi trente pour être plus précis. Ainsi, après avoir déposé mes sacoches, j’ai trouvé une basse ville déserte, des commerces fermés, et rien, rien, sinon que le vent dans les rues. “ Mais c’est ainsi la France “ m’expliqua la responsable du HI. Quelle misère.


Dans une petite rue, j’ai trouvé une boulangerie très discrète qui avait osé rester ouverte. Je l’ai repéré parce qu’une résidente y était entré pour acheter du pain, sinon, je serais passé tout droit, comme pour les autres commerces. J’y ai fait le plein de patisserie, et même de coca ( ici, de la liqueur, c’est de l’alcool ). La commerçante me regardait, l’air un peu hébété. De retour au HI, la responsable me parle de la place Charles-de-Gaulles. Elle n’aurait pas pu m’en parler plus tôt ? C’est toute une ville contruite à l’intérieur des murailles d’une ancienne forteresse. Assez étonnant. Il y a bien des restaurants, mais ils ne servent des repas que jusqu’à midi, sauf un, qui va recommencer à en servir des repas à 7h.


Bon, de retour au HI, en attendant l’heure donnée, je concocte le texte précédent, puis, à 7 heures pile, alors que je me prépare, c’est l’orage. Oh non ! J’ai pas envie de me faire mouiller, et puis je n’ai pas si faim que ça après tout. Je continue de taper mon texte, puis je mange une pâtisserie, et je regarde pleuvoir la pluie, car je suis installé à la fenêtre. La pluie cesse à 7h 30, mais je n’ai plus faim, et je suis fatigué, alors je reste là, jusqu’à ce que l’heure du sommeil arrive.


Mon séjour à Montreuil-sur-Mer ne s’est pas fait dans les meilleures conditions. Le HI a fait de grands efforts pour attirer des touristes, et la ville ne demande qu’à se faire découvrir.