Dieppe, ou : ne faites pas la guerre, donnez-vous des bizous ( mardi 30 août 2010 )
Bon, ça fait un mois que je suis en France, et il me semble déjà que ça fait une éternité. À tout les jours je découvre quelque chose qui m’étonne.
Alors, petite balade jusqu’à Dieppe, environ 30 km à faire, sur la côte, en fait, on voit très peu la côte, ça monte et ça descend, c’est à peu près tout, puis ce que l’on découvre de Dieppe c’est sa grande marina entourée de maisons d’époques. La marina est bordée sur deux côtés par des rues couvertes où s’alignent les petits commerces et les restaurants de tous genres. Ça sent le très authentique, le très authentique d’époque. C’est là que se situe le nouveau Centre d’information touristique, l’ancien aurait passé au feu, mais on a oublié d’enlever sa signalisation, ce qui fait que j’ai quelque peu chercher le nouvel emplacement. La chambre la moins chère qu’il y a à Dieppe est à 39 euros, mais, bon, je veux visiter la ville. La dame du Centre fait la grimace parce que je ne recherche pas des chambres plus chères, et elle fait encore plus la grimace lorsque je lui dis qu’il n’est pas nécessaire qu’elle appelle pour réserver pour moi, car elle m’avait glissé en douce : “ pour deux euros, je peux appeler pour vous. “ Ouais. L’hôtel est à deux coins de rue de là et à un coin de rue du centre du vieux Dieppe. Il y a une place pour moi. Étant donné que la saison touristique vient de se terminer, j’ai droit à une réduction de 10 euros, ouf ! L’hôtel est très d’époque, et le lit aussi ; j’ai très mal dormi et je crois que j’ai encore un ou deux ressorts pris dans le dos. Bref, c’était ça, ou bien débourser plus du double pour une chambre. La prochaine fois je viserai surtout des hôtels qui sont affiliés à une chaîne, car ils ont des critères de qualité à respecter.
Dieppe, c’est la ville du débarquement manqué alors que des troupes, surtout composées de canadiens, s’étaient fait massacré en 1942. Un peu partout dans la ville cet événement est toujours présent dans les mémoires. Il y a un grand drapeau du Canada qui flotte près d’un vieux château, ainsi qu’un unifolié composé de fleurs. Très touchant. Il y a aussi régulièrement des célébrations pour commémorer ce sacrifice.
Je suis allé m’étendre sur le sable, euh ! Pardon, il n’y a pas de sable à Dieppe. À Dieppe, la plage est constituée de gros galets tout ronds. Alors, un peu comme un fakir, je me suis étendu sur ces galets, et j’ai fait le mort, si je puis dire. J’y étais plus confortable que sur le lit sur lequel je dormirais ce même soir. Non, vraiment. Je m’y suis assoupi même, un peu. Une heure plus tard, je me suis levé, et puis j’ai reproduit l’assaut menée par les troupes canadiennes. Sur les galets, près des vagues, on glisse et on perd pied, tandis qu’en haut de la crête de la plage, on s’enfonce dans les galets, j’y ai même perdu une de mes belles sandales. Les soldats, eux, ils étaient chargé avec tout leur équipement, alors je n’ose pas imaginer. Et puis ces mêmes soldats étaient canardés de tout bord tout côté. Non, tout cela est dur à imaginer aujourd’hui sous un beau soleil limpide.
Par la suite, je me suis balader sur la place de la plage ; immense, immense. Peut-être 4 ou 5 km de superficie, soit d’une colline à l’autre, ces collines qui constituaient deux points d’observations idéal où les allemands avaient installé leur artillerie. Il aurait été difficile de choisir pire site pour effectuer un assaut, pourtant il y a eut des officiers supérieurs qui ont réfléchi très fort avant de planifier tout cela.
Ce qui surprend aussi à Dieppe, c’est le nombre de gens qui se donnent des bizous. Bizous par-ci, bizous par-là. Où que l’on aille dans Dieppe, il y a toujours des gens qui se bizoutent, si je puis dire. Dans le vieux Dieppe le phénomène est encore accru, entre autre parce qu’il y a effervescence de gens. Et lorsque l’on est étranger, on se sent encore plus étranger. J’avais envie de leur dire ; “ Moi aussi je veux des bizous. “, mais on aurait probablement appelé la police. Bref, j’ai rejoint mon hôtel au matelas miteux, j’ai bu un demi litre de vin, puis j’ai fait un beau dodo.
Dieppe est une ville surprenante, avec un vieux quartier aussi étroit que les quais peuvent être énormes. Le contraste est saisissant. Dieppe est une ville qui très dispendieuse à découvrir, mais c’est une ville qui vaut le détour.