En route vers La Rochelle ( 30 septembre 2010 )
De mon lit, je voyais la campagne à travers une porte-patio, et à 7 heures du mat il faisait encore nuit noire, et puis aussi très froid, donc j’ai pris mon temps pour me lever. Vers 9 heures je me suis pointé le nez à l’extérieur. Il y avait un petit brouillard. Je me suis baladé sur le site tout en prenant quelques clichés. C’était un matin onirique où le temps semblait suspendu, mais une rude journée m’attendait, et, malgré les apparences, le temps filait, alors j’ai quitté un peu à regret.
J’ai préféré emprunter la voie directe plutôt que la petite route qui longeait la côte. C’était une départementale à moyenne vitesse avec une circulation fluide. Je suis arrivé à Luçon vers midi, soit après environ 40 km. De Luçon je n’ai retenu rien de mémorable. Par la suite il aurait mieux valu que j’emprunte une petite route, car en continuant vers Marans, non seulement aie-je allongé mon trajet, mais la départementale s’est aussi transformée à partir de cet endroit en voie rapide. J’ai donc fait un détour vers Charron. Un peu plus loin, à Esnandes, il y avait une petite piste cyclable qui m’a amené plus sûrement à La Rochelle.
Je suis arrivé au centre-ville par l’avenue du Général Leclerc. Après la place de Verdun, qui sert essentiellement de terminus d’autobus, je me suis retrouvé sur la rue Chaudrier, qui se transforme par la suite en rue du Palais. La vue de cette rue étroite bordée de hautes habitations aux arches romaines m’a procuré une euphorie hors du commun. J’y étais arrivé. J’avais accompli mon petit exploit personnel, et personne sur terre, hors moi, n’en avait connaissance. Au bout de la route, il y a une vieille porte médiévale et, en la traversant, je suis arrivé dans le vieux port. Sur l’une des tours, un drapeau du Québec saluait mon arrivée. Le HI est à environ 3 ou 4 km plus loin, au bout du quai des Minimes. En y arrivant, mon odomètre est arrivé pile à 100 km. La dame du HI doutait que j’ais fait un 100 km, dont les 40 derniers contre un fort vent, tant je semblais encore dispos, et légèrement euphorique. Non, la plus grande distance que j’aie accomplie au cours de de mon voyage est restée un exploit connu de moi seul.