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dimanche 29 août 2010

Dunkerque - Calais


À ma descente du train, vers 10h30, je fus accueilli par un fort vent fort frisquet qui me ramena assez vite à la réalité. Ouf ! J’avais juste envie de remonter dans le train et de m’en aller en direction sud. Mais bon. Vers 11 ça c’est réchauffé, un peu. Ici, c’est la loi de la mer du Nord qui règne. Je me sentais un peu comme en Gaspésie. En circulant sur les quais, ma casquette du 400e de Québec a été emportée par le vent. Je ne l’ai jamais retrouvée. Disparue. Ouf ! Faut bien attacher sa tuque ici.


Au bureau de poste, j’ai récupéré la caméra que m’a envoyé Sylvain. Une caméra HD, s’il vous plaît. À partir de maintenant, je vais pouvoir faire de belles images, à condition que ça vente pas trop. En fait, j’ai filmé un superbe coucher de soleil sur la promenade. C’est à voir.


Sur le bord de mer, je me suis trouvé une chambre à 40 euros, ptit dej inclus. Sur plusieurs kilomètres, il y a quantité de restaurants, de commerces et d’hôtels alignés en bord de mer. Je ne m’attendais pas à cela de Dunkerque. J’étais directement face à la plage, c’est juste qu’il faisait froid en titi. D’ailleurs, c’était un peu comique ; pendant que des gens se promenaient avec des manteaux, j’en voyais d’autres en costume de bain sur le sable. Va comprendre.


En fin de journée je me suis rendu au centre-ville, à quelques kilomètres à peine. Le vent était devenu tellement fort que je devais tenir mon vélo fermement. Dunkerque est une ville sympatique, mais la température y est terrible terrible.


Le lendemain, le vent avait fléchi. J’en ai profiter pour remonter la côte jusqu’en Belgique, à 10 ou 15 km. On traverse des petits villages, genre Lefrinckoucke, Zuydcoote ( où on a tourné un film sur l’évacuation de soldats au cours de la dernière guerre mondiale ), mais c’est à Bray-Dunes que l’on a vraiment accès à nouveau à la plage avec une promenade en bord de mer. Avant, les seuls accès sont sur le sable. Par la suite, la frontière avec la Belgique n’est qu’à quelques km. Pardon, je veux dire la frontière avec la “Belgie”.


Je me plaisais bien à Dunkerque, malgré tout, mais après deux jours il était temps de partir. La météo à la télé annonçait du beau temps partout en France, sauf dans le nord. Et, bien sûr, là où j’étais, on annonçait la pire des températures. Et dire que dans le sud il y avait canicule. Ouf !


Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et puis je suis parti à l’aventure, vent de face, bien sûr.

Sacré vent de face qui a perduré toute la journée, avec un étrange crachin que je recevais de temps en temps sans que le sol ne soit mouillé. Comme si la pluie restait en suspension, simplement emportée par le vent. Bizarre, bizarre.


Jusqu’à Grande Synthe, je traversais des petits villages sans peine, mais, par la suite la route se transforma en voie rapide jusqu’à Loon Plage. Assez épeurant comme route, mais ça a pas trop duré. Après Loon il y a eu une autre voie rapide jusqu’à Graveline, qui semble être une ville intéressante, avec son château Vauban et tout et tout, mais sous la pluie ça ne me tentait pas trop de m’attarder. Encore là j’ai eu un petit problème avec les indications. À un moment donné je pédalais avec le vent dans le dos ; ce qui en soit est assez plaisant, mais c’est juste que la route s’est terminée devant une centrale nucléaire. Moins plaisant, surtout qu’il m’a fallu rebrousser chemin, face au vent.


Par la suite, il m’a fallu atteindre Grand-Fort-Philippe soeur siamoise de Graveline. Elles occupent chacunes un côté des canaux. Je ne me plains pas d’avoir des indications, mais là on m’indiquait cette ville dans deux directions différentes, et puis on indiquait un centre-ville, sans préciser quelle était cette ville. Bref, j’ai tourné en rond pendant un bout, passant d’un côté des canaux à l’autre, puis j’ai fini par trouver un panneaux m’indiquant Grand-Fort-Philippe. Un type m’a déconseillé d’aller au centre de cette ville parce qu’il y avait une foire. J’ai fait le détour,

Une de mes cartes indiquait qu’une route “ Maréchal Foch “ s’en allait vers l’ouest. Bien sûr, je n’ai pas trouvé de panneaux m’indiquant cette route, alors j’y ai été au hasard. J’ai avancé ainsi sans savoir si je ne me retrouverais pas dans un cul-de-sac.


Lorsque l’on demande une direction aux gens, ils nous envoient systématiquement sur les autoroutes. Sinon, s’ils te disent “tout droit”, alors il faut se méfier, car ça veut dire “ va te faire foutre “. C’est un peu l’équivalent du “ one mile down the road “ des américains. À un moment donné je suis arrivé à un croisement avec une route qui menait à un Casino. J’ai demandé à un commerçant si la route continuait après le Casino. Il m’a dit que non et m’a conseillé de prendre une grand route. C’est là que j’ai peiné le plus, luttant contre le vent le plus difficile de la journée, avec quelques côtes à monter en prime. Et puis, bien sûr, après un grand détour, j’ai fini par rejoindre la route du Casino, qui avait une belle rangée d’arbres pour nous protéger du vent, et puis qui m’aurait raccourci le trajet de quelques kilomètres. La prochaine fois, j’apporterai un GPS. On ne peut se fier à personne, personne.


Alors que j’avais cessé d’y croire, au bout de 58 km de souffrance qui m'avaient paru le double, facile, j’ai fini par atteindre Calais, mon hôtel, ma douche, très très étroite, le centre-ville envahi par des bandes de jeunes anglais en quête de sensations, les restaurants hors de prix, et la pluie incessante. Je me suis alors acheté un sandwich dans un Match, une épicerie du coin, puis je suis allé manger à mon hôtel. J’ai essayé de me brancher sur internet, mais il fallait avoir un téléphone portable afin qu’un système nous renvoie un code d’accès par SMS. “ Monsieur, vous n’avez pas de téléphone portable ? Alors je ne peux rien pour vous. “ Quelle arnaque. J’ai rayé cette chaîne d’hôtel sur ma liste. Rien de bon à la tivi, alors j’enrageais dans ma chambre. Je me suis couché, mais j’avais trop froid avec leur foutu couverte d’été. Une chance que j’avais une couverte en polar d’Air Transat. Et puis, non, je n’ai pas pris leur sacré déjeuner à 6 euros. Le lendemain je suis parti sans demander mon rester, respirant profondément alors que des anglais séniles ne voulaient pas s’écarter de mon chemin...