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mardi 30 novembre 2010


Direction Blanquefort ( la peur que le ciel ne me tombe sur la tête, vraiment ) ( 8 octobre 2010 )


Le lendemain, mon oeil avait pris un peu de mieux, mais il était encore irrité. Je devais le fermer lorsque j’étais trop exposé au vent, ce qui n’était pas très sécuritaire, d’autant plus que sur les 9 premiers km j’ai pédalé sur une route assez dangereuse avec des camions qui circulaient à toute vitesse et des tracteurs de ferme qui en prenaient large sur la route. La route n’avait pas d’accotement, ce qui me rendait encore plus vulnérable.


Sur la route, il y avait une substance visqueuse qui faisait que les cailloux et la poussière collaient à mes pneus. Cela m’inquiétait, car cela aurait pu m’occasionner une crevaison. Je ne connaissais pas la nature de cette substance, jusqu’à ce qu’un camion ne déverse une partie de son fret en empruntant une courbe à vitesse ; c’était du purin. Ouach !!! Et puis si un de ces camions prenait un courbe à pleine vitesse dans mon sens de la route, je risquais de recevoir ça sur la tête. En fait, s’il avait fallu que je reçoive ça sur moi, j’aurais été tout couvert de purin. Ouach de ouach !!!!


Bon, non seulement j’avais un oeil fermé et craignais-je de recevoir quelque chose dans l’autre oeil, car le vent n’avait pas vraiment faibli, mais maintenant je risquais aussi de recevoir une décharge de purin sur la tête. Quelle belle journée à pédaler sur les petites routes de France...


Après une vingtaine de km, j’ai rejoint Etauliers, petit village aussitôt oublié. De là j’aurais pu couper vers Blayes, mais je pensais que cela aurait allongé mon trajet. Belle erreur. Alors j’ai poursuivi tout droit vers Bordeaux. J’ai continué de pédaler au milieu de nulle part, avec un fort vent de face, et d’interminables côteaux à traverser. Par contre il faisait chaud, et encore plus lorsque je devais pousser mon vélo. J’ai enlever mon veston, mais je me suis gardé un petite gêne en conservant mon polar.


Après 50 km je suis arrivé en banlieue de Bordeaux, et là c’était l’impasse. Tout d’un coup, sans avertissement, la route s’est transformée en autoroute, sans qu’il n’y ait d’indications interdisant aux piétons ou au cyclistes d’emprunter la bande passante, car, là, il y en avait une. Une auto s’est arrêté pour me crier : “ Hey, tu n’a pas le droit d’être sur cette route. Si les bleuets te chopent ils vont t’embarquer. “ Les bleuets ? Des gens du Lac-Saint-Jean ? Ici ?


Bon, j’ai fait demi tour, et c’est là que j’ai vu, au niveau du sol, une petite pancarte avec une icône d’autoroute ; il fallait comprendre que la route devenait maintenant une autoroute. J’étais au niveau de St-André-de-Cubzac, qui était un vrai cul-de-sac. À l’info touristique, la gentille dame était au désarroi de m’aider ; il n’y avait pas de piste cyclable pour aller à Bordeaux, et pas de pont non plus, et puis la route était un vrai dédale ; selon Google, c’était un 33km à faire en 2h30. Elle me remit l’imprime-écran du trajet mais aussi une carte de la région. La première chose que je remarquai sur cette carte, c’est qu’il y avait un bac au niveau de Blayes qui traversait la Gironde ; cela m’aurait fait économiser beaucoup de soucis.


Mais là j’étais dans l’impasse ; il ne me restait que le train. J’y arrivai juste à temps pour le départ vers Bordeaux, mais, de là, il me fallu attendre 1h45 pour le suivant vers Blanquefort. J’ai poiroter ainsi sur les quais, à lire et à prendre des notes. Les quais d’embarquement devaient être affichés une vingtaine de minutes avant les départs, mais c’était sans compter les moyens de pression des syndiqués ; les quais n’ont été annoncés que sept ou huit minutes avant les départs, ce qui fait que ce fut un chaos sans nom partout dans la gare. J’ai dû descendre un escalier avec mon vélo et mes bagages, traverser un passage où c’était la cohue la plus folle, et puis remonter à l’autre bout. Il y avait tellement de gens qui se précipitaient en tous sens et puis moi je ne savais pas où me diriger. Je ne trouvais pas d’indication. Je me suis mis à bleugler comme un âne ( un âne ? ) pour savoir si quelqu’un savait où ou se trouvait mon quai d’embarquement. Sur les bancs, il y avait des gens ahuris qui me dévisagèrent avec de grands yeux surpris. Moi-même je me surprenais d’être aussi hors de moi. Puis un type pointa une direction de son doigt et me dit : “ c’est par là “. Je lui criai un gros “ merci ! “ puis me dirigeai vers mon foutu train. Là, il y avait les cheminots qui jasaient entre eux avec un petit sourire en coin. J’avais envie de leur crier : “ Bande d’imbéciles ; vous vous penser comiques ? “ mais ça aurait risquer de déraper drôlement, alors je me suis contenu. En tout cas, même si ce sont des confrères syndiqués, ce sont des imbéciles. Je reviendrai plus loin sur les raisons de ces moyens de pression.


Je suis arrivé vers 18h au HI de Blanquefort. À 20h, le secrétariat fermait pour la fin de semaine. Si j’étais arrivé après, je n’aurais pas pu entrer. Ce HI fut une bénédiction pour moi, un hâvre de paix où j’ai pu me refaire une santé.

mercredi 24 novembre 2010




Royan ( 6 octobre )


Départ incertain de Rochefort, avec le ciel encore couvert, mais il ne faisait pas froid comme dans le nord, simplement très humide. Ça va aller. Au bout du vieux quartier débute la piste cyclable urbaine. Pour aller à Royan, je peux prendre la grand route et ainsi m’économiser 20-25 km, mais je préfère les petites routes. Pour débuter, il me faut traverser La Charente, aussi aie-je le choix entre un bac qui débute à 10h ou un pont. Il est 9h. En suivant la piste cyclable, j’arrive devant un gros pont surélevé et assez intimidant qui enjambe le fleuve. 9h15 et je n’ai pas la patience d’attendre le bac, alors je m’élance. Le pont a une bande passante réservée aux cyclistes et je le traverse en à peine 15 minutes, même en prenant mon temps. C’était moins pire qu’anticipé.


Par la suite je file vers Hiers-Brouage. Brouage est la ville de naissance de Samuel de Champlain, fondateur de Québec. Quelques décennies après que Champlain y soit né, le Sieur de Vauban a eu l’idée d’y construire une citadelle, ce qui fait que l’on visite une ville-musée située dans l’enceinte de la citadelle. Les murailles font 800 mètres au carré. Hors saison, le site est assez désolé. On peut monter sur les murailles qui sont envahie par la végétation. Il faut aussi mentionner la vieille église dont les vitraux ont été offert par le Québec. La visite est intéressante, et surprenante, mais c’est tout petit et ça fout le cafard.


Par la suite c’est Marennes, où je n’ai pas vu de pâtisserie ouverte pour casser la croute, et puis la ville est assez tristounette, alors j’ai continué, direction La Tremblade, mais là il y a un autre pont à traverser. Un deuxième dans la même journée, mais celui-ci est plus petit que le précédent. À La Tremblade débute un réseau de pistes cyclables qui fait 78 km. C’est le meilleur réseau que j’ai vu jusqu’ici en France, mais il a surtout été conçu pour les touristes, parce que dans le coin il y a beaucoup de stations balnéaires. De La Tremblade, désertée hors-saison, débute une piste cyclable qui fait toute la côte, mais à travers une forêt ; environ 20 km de pur plaisir à pédaler presque seul avec les arômes des pinèdes. La piste est sur du vrai bitume et en bon état. Le sol était humide et le ciel craignait encore, mais j’étais heureux, tout simplement.


Au bout de la piste, c’est la ligne droite vers Royan. À Saint-Palais et Vaux j’ai une vue surprenante sur la mer démontée. J’ai maintenant le vent relativement de dos. Royan a une banlieue d’environ une dizaine de km que je traverse en longeant la côte. En arrivant à proximité de la ville, on croise une plage pour les surfers. Il y en a des dizaines qui s’en donnent à coeur joie sur les petites vagues de la baie. Mon hôtel est de l’autre côté de la baie, là où les vagues ne se rendent pas, sur la rue “Front de mer” qui porte bien son nom. L’endroit est un immense complexe balnéaire, déserté en cette période de l’année. Il n’y a que quelques commerces ouverts, et très peu de restaurants qui n’ouvrent qu’après 19h30.


Dans les rues derrière le complexe, il y a un peu plus de vie, mais beaucoup de commerces ont fermés en même temps que la saison. Il y a bien une épicerie, mais rien pour se constituer un repas. À 19h30 je suis allé me chercher une petite pizza à croute très mince et petit oeuf poché sur le dessus. Vous aie-je déjà dit que moi, les petits oeufs pochés... ? Bref, cette ville ne vit que pour les touristes, qui ont désertés les lieux. Je passe une petite soirée tranquille sur mon balcon avec vue sur la plage. Il fait un peu frais, mais rien comme plus au nord.


mardi 23 novembre 2010


Petite pluie sur Rochefort ( 4 et 5 octobre )


Ça fait drôle que de se réveiller avec une gueule de bois quand on n’a pas pris une goutte d’alcool la veille. Mais c’est un peu ça que j’ai vécu ce matin. J’avais ouvert un petit oeil vers 6h30, puis je me suis recouché pour ne me réveiller que vers 9h30. Il y avait une petite pluie qui tombait sur la ville ; j’avais perdu l’habitude de ça. Bon, le corps tout endolori, le cou tordu ; j’ai dû dormir contorsionné. En tout cas, c’est pas le matelas, parce qu’il était pas pire que dans les autres HI. Non, je sais pas.


J’ai pas pris le p’tit dej de l’auberge ; une chance sinon j’aurais mangé sous la table. Bon, faut se lever. Presque plus d’argent et rien à manger. J’ai fait le tour de la ville pour trouver un guichet, puis c’est l’épicerie ; jamais évident. Faut pas trop acheter, ni rien de trop gros, et puis il y a plusieurs produits avec lesquelles je ne suis pas familier. Bon, retour au HI. Le temps est maussade, et puis la ville peu intéressante. La météo annonce des orages pour les prochains jours ainsi qu’un fort coup de vent en provenance de la Méditerranée. Les Pyrennées devraient atténuer les intempéries, mais il en reste toujours quelque chose. Pendant deux jours, j'ai été un réfugié climatique et j'en ai profité pour faire du clérical.


Rochefort est née par défaut, en 1666, car Louis XIV cherchait une alternative à la protestante LaRochelle, dont elle est restée le parent pauvre. De ce passé, il ne subsiste que de nombreux musées, situés essentiellement dans le port. Je n’ai pas visité les musées, par contre les kiosques étaient très fournis, certains en babioles originales et d’autres en librairies-entrepôt où l’on retrouvait quantité de livres d’histoire.


Autrement, je me suis baladé sous la pluie. Rochefort se visite rapidement. L’artère principale ? Pas grand chose à en dire. Les maisons ont une architecture assez monotone, sans doute mi-XXe siècle. Par contre, on a eu la bonne idée de construire le centre-ville sur la rive droite de la Charente qui ondule comme la Seine soit à Paris ou à Rouen, alors on n’a pas continuellement à traverser des ponts et puis les rues sont rectilignes, alors on s’y retrouve facilement. La plus grande place de la ville sert de stationnement, et c’est là aussi que l’on retrouve l’info touristique, fermé les dimanches, ainsi qu’une toilette publique, qui m’a bien servi. Bon... Autrement il y a un petit parc plublic avec des bancs de pierre assez romantiques. Lorsque j’y suis passé, je n’avais pas mes caméras, because la pluie, mais j’y suis retourné la nuit en espérant en tirer quelque chose, mais il n’y avait aucun éclairage dans le parc, alors c’était foutu. Bon, alors c’était Rochefort. La prochaine fois je crois que je vais faire un détour.

lundi 22 novembre 2010

direction Rochefort ( 3 octobre )


Je voulais quitter sans me presser, aussi aie-je été bien servi. Je suis allé saluer une dernière fois les 3 trois tours, puis à l’info touristique on m’informa qu’il y avait une piste cyclable à côté du HI qui allait jusqu’à Rochefort, mais qu’elle avait été abîmée par endroit par la tempête Xinthia. “ Quelle tempête ? “ aie-je demandé, puis la dame m’a regardé avec des yeux plein d’effroi : “ La tempête Xinthia, qui a frappé en février dernier. “ J’ai fait celui qui savait, puis je suis retourné là où j’étais ce matin, pas pressé, sans sourciller, petit cinq km à ajouter au compteur.


La tempête Xinthia a durement frappé toute la côte Atlantique les 27 et 28 février 2010. Ses effets se sont fait ressentir jusqu’à Granville où de terribles vagues ont martelé la côte ; j’ai vu ça sur internet, plus tard.


De retour sur la piste cyclable, j’étais très exposé au vent qui venait du large. Je l’avais de biais, en plein dans les rayons, alors je n’allais pas trop vite, entre 10 et 13 km à l’heure, mais, pas de soucis. En chemin, j’ai pu voir les ravages de Xinthia ; sur environ 2 km des portions de côte avaient été complètement arrachées. On avait remblayé le tout en y empilant des monticules de gravats ; alors je descendais régulièrement du vélo pour passer par-dessus. Non, à La Rochelle on a beau être à l’abri derrière les îles de Ré, d’Oléron et d’Aix, n’empêche que cette tempête avait été hors de proportion. Après Ayrté, je me suis retrouvé un peu mieux protégé car, entre la côte et moi, il y avait un rail de chemin de fer et puis une rangée d’arbres. Ouf ! J’ai pu souffler.


Je n’ai eu qu’à suivre les indications, mais il faut toujours observer, car les panneaux sont souvent petits, et puis la piste tourne sans avertissement. Si tu manques le panneau, t’es pourri. Et puis moi, comme je pédalais souvent la tête baissée, because le vent, il m’est arrivé de passer tout droit, je dois dire. Bon, en tout cas... Quelquefois la piste longeait la côte, comme à Châtelaillon-Plage. “Madame, on est où ici ? “ - “ Châtelaillon-Plage “ - “ Chat quoi ? “ La dame n’a pas apprécié que je ne saches pas alors elle a répété en insistant sur chaque syllabe, un peu ulcérée que le monde ne connaisse pas son patelin. Maintenant c’est fait. Par la suite ce fut un chassé-croisé avec l’autoroute jusqu’à Rochefort. Ça devait être 30 ou 35 km mais ce fut plutôt 48km et des poussières. Je suis arrivé à Rochefort un dimanche après-midi, je savais donc un peu à quoi m’attendre, mais on ne s’habitue jamais à voir une ville morte, morte, morte... Et en plus, avec les gouttes de pluie que j’avais reçu par intermittence sur le coco toute la journée, sans jamais voir le bout du nez de l’orage, alors ça devenait pathétique.


Le HI ouvrait à 3h. J’y suis arrivé 15 minutes avant l’heure. La gentille responsable y est arrivée pile. Auberge de ville sans les contraintes qu’on peut retrouver dans les plus gros HI. Pas besoin de vider les lieux l’après-midi, et puis on a une cuisine pour la popotte. Il y a une épicerie pas loin qui ferme pour l’après-midi et qui ouvre à 17h. C’est une Coop, et les produits sont un peu plus chers qu’ailleurs, mais pas de soucis, parce que l’alternative c’est le restaurant, à 19h ou 19h30, c’est selon. Le HI n’a pas l’internet, mais quelqu’un dans le coin a oublié de verrouiller son wi-fi, alors je m’en suis servi à souhait. Que dire de plus ? En soirée j’ai regardé un match de l’Impact contre Austin. Un match sans conséquence, mais j’étais en communication via Skype avec Sylvain. Il y avait un décalage de cinq secondes, alors quand j’entendais crier Sylvain, je regardais attentivement, et puis je me mettais à crier à mon tour, de l’autre côté de l’Atlantique. Juste un peu de folie pour remonter le moral. Manquait juste une petite bière. Salud !


samedi 20 novembre 2010




La Rochelle ( la soirée du 30 septembre 31 septembre, 1er et 2 octobre )


Le HI offrait un repas du soir économique, mais, et bien sûr, because France oblige, le service ne débutait pas avant 19h. Pour passer le temps, je suis allé prendre l’air sur le grand balcon avec vue grandiose sur l’immense marina des Minimes. J’ai marché tout doucement de long en large afin de détendre mes jambes. Le HI de LaRochelle a une structure semblable à celle de Granville, massive et bétonnée avec un petit air maritime qui nous donne un l’impression de naviguer sur un paquebot.


Pendant le repas, sur l’écran géant, très géant, j’ai regardé un match de footbal ( soccer ). Je sursautais au moindre bon jeu. Un type m’a demandé quel club j’encourageais ; “ les deux “ que je lui ai répondu. En fait, j’avais envie de crier que j’avais fait un 100km en vélo aujourd’hui, chargé comme un mulet, mais de cela, tout le monde s’en foutait. Alors j’exaltais en regardant un bon match, encore ivre de mon petit exploit.


À LaRochelle, tout près du HI, il y a au moins une université et quelques écoles de haut niveau, ce qui fait que dans ma chambre à quatre lits j’ai vu défiler des étudiants à la tonne. Mieux vaut réserver pour ce HI, car il est souvent plein, même en basse saison.


Le lendemain matin, je suis parti avec mon vélo, qui m’a surtout servi de porte-bagages, car la promenage le long des quais est tellement plaisante et reposante, que j’ai surtout marché. Chemin faisant, on passe devant les trois tours qui constituent l’attraction touristique principale de LaRochelle, soit les tours siamoises que sont Saint-Nicolas et de la Chaîne, et puis, plus solitaire, la tour de la Lanterne, celle avec un petit chapeau gothique. 2km pour rejoindre l’info touristique, et, de là, un peu moins pour rejoindre le centre-ville. Malgré ses airs moyenageux, LaRochelle est une ville très dynamique. Les restaurants se concentrent surtout dans le vieux-port, tandis que sous les arches de la rue Chaudrier ( et de quelques autres petites rues adjacentes ) on retrouve quantité de petites boutiques que l’on peut visiter tranquillement à l’abri des intempéries.


Les îles de Ré, d’Aix et d’Oléron protègent LaRochelle des caprices de la mer et des coups de vent, mais les conditions atmosphériques à cet endroit sont tellement extrêmes que la ville demeure tout de même très exposée aux intempéries. Le 31 septembre, j’ai bien essayé de rejoindre l’Île de Ré en suivant une piste cyclable en bord de mer, mais il ventait tellement fort que j’avais peine à avancer. Bon, tant pis. En tout cas, il semble que l’île de Ré est agréable à visiter, mais l’érosion y est tellement considérable, qu’à ce rythme il risque de ne plus en rester grand chose dans quelques décennies. Sans doute que les îles d’Aix, qui est toute petite, et d’Oléron vivent la même situation. Avant longtemps, LaRochelle risque d’être dépourvue de ses défenses naturelles.


LaRochelle a des affinités historiques mais aussi sentimentale avec le Québec, car c’est de là que plusieurs français sont partis afin de coloniser la Nouvelle-France. Lors de mon séjour, dans la tour de la Chaîne, il y avait une exposition relatant la traversée de l’Atlantique à l’époque des colonies.


De plus en plus de gens s’établissent à LaRochelle, et ce, malgré les rudes conditions climatiques qui y prévalent, car il est vraiment agréable d’y vivre. Il est bien entendu que quiconque a un bâteau, soit pour la pêche, pour le tourisme ou le commerce, va y trouver un hâvre de paix, dans tous les sens de l’expression. J’ai déjà mentionné le terminus d’autobus à la place de Verdun, mais le service me semblait assez limité, mais peut-être n’était-ce qu’une impression. Le mieux c’est toujours de se déplacer à pieds, ou à vélo, car plusieurs pistes cyclables ont été aménagées en périphérie du centre-ville, mais lorsqu’il vente trop, ça devient assez laborieux. Pour ce qui est de la gare de train, elle est située à trois coins de rue de l’info touristique, à environ égale distance du centre-ville et des Minimes.


Située entre Nantes et Bordeaux, LaRochelle une ville idéale pour rayonner, aussi faut-il sérieusement envisager un séjour prolongé pour apprécier la ville et les environs. Ah oui ! Le soir, il est agréable de flâner sur les quais, et puis on n’a pas à s’inquiéter de rater de dernier métro.


mercredi 10 novembre 2010


En route vers La Rochelle ( 30 septembre 2010 )


De mon lit, je voyais la campagne à travers une porte-patio, et à 7 heures du mat il faisait encore nuit noire, et puis aussi très froid, donc j’ai pris mon temps pour me lever. Vers 9 heures je me suis pointé le nez à l’extérieur. Il y avait un petit brouillard. Je me suis baladé sur le site tout en prenant quelques clichés. C’était un matin onirique où le temps semblait suspendu, mais une rude journée m’attendait, et, malgré les apparences, le temps filait, alors j’ai quitté un peu à regret.


J’ai préféré emprunter la voie directe plutôt que la petite route qui longeait la côte. C’était une départementale à moyenne vitesse avec une circulation fluide. Je suis arrivé à Luçon vers midi, soit après environ 40 km. De Luçon je n’ai retenu rien de mémorable. Par la suite il aurait mieux valu que j’emprunte une petite route, car en continuant vers Marans, non seulement aie-je allongé mon trajet, mais la départementale s’est aussi transformée à partir de cet endroit en voie rapide. J’ai donc fait un détour vers Charron. Un peu plus loin, à Esnandes, il y avait une petite piste cyclable qui m’a amené plus sûrement à La Rochelle.


Je suis arrivé au centre-ville par l’avenue du Général Leclerc. Après la place de Verdun, qui sert essentiellement de terminus d’autobus, je me suis retrouvé sur la rue Chaudrier, qui se transforme par la suite en rue du Palais. La vue de cette rue étroite bordée de hautes habitations aux arches romaines m’a procuré une euphorie hors du commun. J’y étais arrivé. J’avais accompli mon petit exploit personnel, et personne sur terre, hors moi, n’en avait connaissance. Au bout de la route, il y a une vieille porte médiévale et, en la traversant, je suis arrivé dans le vieux port. Sur l’une des tours, un drapeau du Québec saluait mon arrivée. Le HI est à environ 3 ou 4 km plus loin, au bout du quai des Minimes. En y arrivant, mon odomètre est arrivé pile à 100 km. La dame du HI doutait que j’ais fait un 100 km, dont les 40 derniers contre un fort vent, tant je semblais encore dispos, et légèrement euphorique. Non, la plus grande distance que j’aie accomplie au cours de de mon voyage est restée un exploit connu de moi seul.


vendredi 5 novembre 2010



Talmont Saint-Hilaire ( 29 septembre)


Rejoindre La Rochelle d’un seul jet aurait été une trop grosse bouchée à avaler. Il me fallait une étape entre les deux. Ce fut Talmont-Saint-Hilaire, situé à peine à 16 km, avec 4 km supplémentaire pour rejoindre le gîte d’étape. Le gîte était à 13 euros, et la dame me chargeait 5 euros pour les draps. Heureusement que j’avais conservé des draps jetables achetés au HI de Caen. Le gîte, situé en pleine campagne, était constitué de 3 ou 4 habitations où dormaient les gens de passage, avec une cuisine et salle communautaire située dans un autre édifice à environ une centaine de pas. En haute saison, j’imagine que l’endroit doit être assez achalandé, mais là j’étais seul, sur tout le site. J’ai pu laver mon linge, à la main, bien sûr, et le laisser sécher au soleil de l’après-midi. L’endroit était très reposant, et visuellement très inspirant ; toutes les habitations étaient de vieilles demeures de pierre couvertes de lierres grimpantes rougis par la saison. Les gîtes avaient été complètement rénovés et offraient un confort moderne, avec chauffage en prime. Heureusement, car dans la nuit il a fait très froid.


Le choix de Talmont ne fut pas innocent ; on y retrouve les ruines d'un château construit vers l’an 1 000 qui devint la place forte de Richard Coeur-de-Lion lui-même, alors qu’il portait le titre de seigneur de Talmont. Le site fut laissé à l’abandon après l’ère de Richelieu, avant de devenir la propriété de la commune. L’accès au site, 4,5 euros, est un peu chère, mais c’est pour une bonne cause. Pendant la saison estivale, il y a plusieurs activités destinées aux enfants et il y a aussi des guides, mais là je fus laissé à moi-même avec un petit feuillet explicatif. Peut-être était-ce mieux ainsi, car sinon je n’aurais pu filmer, à bout de bras et aussi à bout d’orteils, une statue de Richard-Coeur-de-Lion lui-même, statue située dans une pièce obscure, derrière une haute muraille.


Même en prenant mon temps, il m’a fallu moins d’une heure et demie pour visiter le site, mais ce fut un moment très inspirant. J’ai pu me faire une bonne idée des conditions de vie à l’intérieur des murailles. La vue sur la région à partir du poste de guet est imprenable. Je ne crois pas que j’aurais aimer résider à long terme dans un endroit aussi restreint que la salle des gardes, qui m’a foutu un sacré cafard. Et puis, parlant des gardes, comment faisaient-ils pour se déplacer, avec leur armure dans les escaliers aussi étroits aux marches inégales ? Et puis je ne vous parlerai pas du souterrain qui servait de garde-manger, non, je ne vous en parlerai pas, mais si vous y aller, faites attention à ne pas vous cogner la tête... Moi j’ai fait attention. Vrai.


À Talmont-Saint-Hilaire il y a aussi une vieille église, que je n’ai pas visité, car j’avais ma dose de médiéval pour la journée. Talmont a un centre-ville qui doit remonter à l’entre-deux guerre, probablement, et qui s’est plus récemment développé en périphérie avec une grande épicerie, des écoles, et des terrains de football ( soccer ) et un stade. Mon gîte était au bout de tout cela, accessible par une vraie piste cyclable, gracieuseté de la municipalité.