Rechercher dans ce blog

jeudi 2 décembre 2010

Blanquefort ( 9-10 octobre 2010 )


Je suis resté encabané toute la fin de semaine afin de permettre à mon oeil de se remettre. On m’a souvent conseillé de mettre un casque de vélo, mais jamais on ne m’a parlé de lunettes de protection. Entre les deux, je crois que les lunettes sont plus avisées. J’ai vraiment eu la frousse. De quoi ? Peut-être de perdre mon oeil ? J’avais beau avoir des assurances de voyage, mais à quoi cela m’aurait-il servi de me présenter dans un hôpital ? On m’aurait conseillé le repos. Alors je me suis reposé, sans avoir la surprise d’avoir un co-chambreur, car tout était fermé ; il fallait avoir un code d’accès pour entrer dans l’édifice.


Sur semaine, le HI est souvent complet. Il reçoit des congressistes, des gens d’affaires, mais sans doute aussi des étudiants et des enseignants, parce que, entre autre, il y a un Lycée agricole ainsi qu’une importante école de musique dans le secteur. Le HI a aussi un restaurant budget opérationnel seulement sur semaine, ou sur demande la fin de semaine. Un petit déjeuner très réconfortant, complet et varié est inclus, alors ça fait un souci de moins.


Le HI, a récemment changé de nom pour Otellia, mais tout le monde dans le coin le connait sous le nom de “Le Maurian”, et il est situé sur la rue portant ce nom, à moins de deux km de la gare de train, et à 12 km du centre-ville de Bordeaux. Je n’étais pas en mesure de m’aventurer très loin, alors je me suis contenté de prendre une petite marche dans les rues afin de m’acheter de quoi manger, mais, ça, c’était pas évident car les restaurants dans le coin fermaient tôt et puis le dimanche après-midi, tout est fermé, because c’est la France. Par contre, il faut mentionner que Blanquefort est une banlieue agréable, d'un aspect assez nord-américain où réside une classe moyenne sans doute très aisée.


Dans ma chambre j’avais une petite télé et puis internet, alors, le samedi soir, j’ai regardé un match de foot tout en jasant avec Sylvain sur Skype. C’est cool. Ah oui ! J’avais mon petit demi de Médoc. Alors ce fut une petite fin de semaine heureuse. Je me suis sentis un peu coupable de ne pas avoir visiter Bordeaux, mais il valait mieux que je reste sage.

mardi 30 novembre 2010


Direction Blanquefort ( la peur que le ciel ne me tombe sur la tête, vraiment ) ( 8 octobre 2010 )


Le lendemain, mon oeil avait pris un peu de mieux, mais il était encore irrité. Je devais le fermer lorsque j’étais trop exposé au vent, ce qui n’était pas très sécuritaire, d’autant plus que sur les 9 premiers km j’ai pédalé sur une route assez dangereuse avec des camions qui circulaient à toute vitesse et des tracteurs de ferme qui en prenaient large sur la route. La route n’avait pas d’accotement, ce qui me rendait encore plus vulnérable.


Sur la route, il y avait une substance visqueuse qui faisait que les cailloux et la poussière collaient à mes pneus. Cela m’inquiétait, car cela aurait pu m’occasionner une crevaison. Je ne connaissais pas la nature de cette substance, jusqu’à ce qu’un camion ne déverse une partie de son fret en empruntant une courbe à vitesse ; c’était du purin. Ouach !!! Et puis si un de ces camions prenait un courbe à pleine vitesse dans mon sens de la route, je risquais de recevoir ça sur la tête. En fait, s’il avait fallu que je reçoive ça sur moi, j’aurais été tout couvert de purin. Ouach de ouach !!!!


Bon, non seulement j’avais un oeil fermé et craignais-je de recevoir quelque chose dans l’autre oeil, car le vent n’avait pas vraiment faibli, mais maintenant je risquais aussi de recevoir une décharge de purin sur la tête. Quelle belle journée à pédaler sur les petites routes de France...


Après une vingtaine de km, j’ai rejoint Etauliers, petit village aussitôt oublié. De là j’aurais pu couper vers Blayes, mais je pensais que cela aurait allongé mon trajet. Belle erreur. Alors j’ai poursuivi tout droit vers Bordeaux. J’ai continué de pédaler au milieu de nulle part, avec un fort vent de face, et d’interminables côteaux à traverser. Par contre il faisait chaud, et encore plus lorsque je devais pousser mon vélo. J’ai enlever mon veston, mais je me suis gardé un petite gêne en conservant mon polar.


Après 50 km je suis arrivé en banlieue de Bordeaux, et là c’était l’impasse. Tout d’un coup, sans avertissement, la route s’est transformée en autoroute, sans qu’il n’y ait d’indications interdisant aux piétons ou au cyclistes d’emprunter la bande passante, car, là, il y en avait une. Une auto s’est arrêté pour me crier : “ Hey, tu n’a pas le droit d’être sur cette route. Si les bleuets te chopent ils vont t’embarquer. “ Les bleuets ? Des gens du Lac-Saint-Jean ? Ici ?


Bon, j’ai fait demi tour, et c’est là que j’ai vu, au niveau du sol, une petite pancarte avec une icône d’autoroute ; il fallait comprendre que la route devenait maintenant une autoroute. J’étais au niveau de St-André-de-Cubzac, qui était un vrai cul-de-sac. À l’info touristique, la gentille dame était au désarroi de m’aider ; il n’y avait pas de piste cyclable pour aller à Bordeaux, et pas de pont non plus, et puis la route était un vrai dédale ; selon Google, c’était un 33km à faire en 2h30. Elle me remit l’imprime-écran du trajet mais aussi une carte de la région. La première chose que je remarquai sur cette carte, c’est qu’il y avait un bac au niveau de Blayes qui traversait la Gironde ; cela m’aurait fait économiser beaucoup de soucis.


Mais là j’étais dans l’impasse ; il ne me restait que le train. J’y arrivai juste à temps pour le départ vers Bordeaux, mais, de là, il me fallu attendre 1h45 pour le suivant vers Blanquefort. J’ai poiroter ainsi sur les quais, à lire et à prendre des notes. Les quais d’embarquement devaient être affichés une vingtaine de minutes avant les départs, mais c’était sans compter les moyens de pression des syndiqués ; les quais n’ont été annoncés que sept ou huit minutes avant les départs, ce qui fait que ce fut un chaos sans nom partout dans la gare. J’ai dû descendre un escalier avec mon vélo et mes bagages, traverser un passage où c’était la cohue la plus folle, et puis remonter à l’autre bout. Il y avait tellement de gens qui se précipitaient en tous sens et puis moi je ne savais pas où me diriger. Je ne trouvais pas d’indication. Je me suis mis à bleugler comme un âne ( un âne ? ) pour savoir si quelqu’un savait où ou se trouvait mon quai d’embarquement. Sur les bancs, il y avait des gens ahuris qui me dévisagèrent avec de grands yeux surpris. Moi-même je me surprenais d’être aussi hors de moi. Puis un type pointa une direction de son doigt et me dit : “ c’est par là “. Je lui criai un gros “ merci ! “ puis me dirigeai vers mon foutu train. Là, il y avait les cheminots qui jasaient entre eux avec un petit sourire en coin. J’avais envie de leur crier : “ Bande d’imbéciles ; vous vous penser comiques ? “ mais ça aurait risquer de déraper drôlement, alors je me suis contenu. En tout cas, même si ce sont des confrères syndiqués, ce sont des imbéciles. Je reviendrai plus loin sur les raisons de ces moyens de pression.


Je suis arrivé vers 18h au HI de Blanquefort. À 20h, le secrétariat fermait pour la fin de semaine. Si j’étais arrivé après, je n’aurais pas pu entrer. Ce HI fut une bénédiction pour moi, un hâvre de paix où j’ai pu me refaire une santé.

mercredi 24 novembre 2010




Royan ( 6 octobre )


Départ incertain de Rochefort, avec le ciel encore couvert, mais il ne faisait pas froid comme dans le nord, simplement très humide. Ça va aller. Au bout du vieux quartier débute la piste cyclable urbaine. Pour aller à Royan, je peux prendre la grand route et ainsi m’économiser 20-25 km, mais je préfère les petites routes. Pour débuter, il me faut traverser La Charente, aussi aie-je le choix entre un bac qui débute à 10h ou un pont. Il est 9h. En suivant la piste cyclable, j’arrive devant un gros pont surélevé et assez intimidant qui enjambe le fleuve. 9h15 et je n’ai pas la patience d’attendre le bac, alors je m’élance. Le pont a une bande passante réservée aux cyclistes et je le traverse en à peine 15 minutes, même en prenant mon temps. C’était moins pire qu’anticipé.


Par la suite je file vers Hiers-Brouage. Brouage est la ville de naissance de Samuel de Champlain, fondateur de Québec. Quelques décennies après que Champlain y soit né, le Sieur de Vauban a eu l’idée d’y construire une citadelle, ce qui fait que l’on visite une ville-musée située dans l’enceinte de la citadelle. Les murailles font 800 mètres au carré. Hors saison, le site est assez désolé. On peut monter sur les murailles qui sont envahie par la végétation. Il faut aussi mentionner la vieille église dont les vitraux ont été offert par le Québec. La visite est intéressante, et surprenante, mais c’est tout petit et ça fout le cafard.


Par la suite c’est Marennes, où je n’ai pas vu de pâtisserie ouverte pour casser la croute, et puis la ville est assez tristounette, alors j’ai continué, direction La Tremblade, mais là il y a un autre pont à traverser. Un deuxième dans la même journée, mais celui-ci est plus petit que le précédent. À La Tremblade débute un réseau de pistes cyclables qui fait 78 km. C’est le meilleur réseau que j’ai vu jusqu’ici en France, mais il a surtout été conçu pour les touristes, parce que dans le coin il y a beaucoup de stations balnéaires. De La Tremblade, désertée hors-saison, débute une piste cyclable qui fait toute la côte, mais à travers une forêt ; environ 20 km de pur plaisir à pédaler presque seul avec les arômes des pinèdes. La piste est sur du vrai bitume et en bon état. Le sol était humide et le ciel craignait encore, mais j’étais heureux, tout simplement.


Au bout de la piste, c’est la ligne droite vers Royan. À Saint-Palais et Vaux j’ai une vue surprenante sur la mer démontée. J’ai maintenant le vent relativement de dos. Royan a une banlieue d’environ une dizaine de km que je traverse en longeant la côte. En arrivant à proximité de la ville, on croise une plage pour les surfers. Il y en a des dizaines qui s’en donnent à coeur joie sur les petites vagues de la baie. Mon hôtel est de l’autre côté de la baie, là où les vagues ne se rendent pas, sur la rue “Front de mer” qui porte bien son nom. L’endroit est un immense complexe balnéaire, déserté en cette période de l’année. Il n’y a que quelques commerces ouverts, et très peu de restaurants qui n’ouvrent qu’après 19h30.


Dans les rues derrière le complexe, il y a un peu plus de vie, mais beaucoup de commerces ont fermés en même temps que la saison. Il y a bien une épicerie, mais rien pour se constituer un repas. À 19h30 je suis allé me chercher une petite pizza à croute très mince et petit oeuf poché sur le dessus. Vous aie-je déjà dit que moi, les petits oeufs pochés... ? Bref, cette ville ne vit que pour les touristes, qui ont désertés les lieux. Je passe une petite soirée tranquille sur mon balcon avec vue sur la plage. Il fait un peu frais, mais rien comme plus au nord.


mardi 23 novembre 2010


Petite pluie sur Rochefort ( 4 et 5 octobre )


Ça fait drôle que de se réveiller avec une gueule de bois quand on n’a pas pris une goutte d’alcool la veille. Mais c’est un peu ça que j’ai vécu ce matin. J’avais ouvert un petit oeil vers 6h30, puis je me suis recouché pour ne me réveiller que vers 9h30. Il y avait une petite pluie qui tombait sur la ville ; j’avais perdu l’habitude de ça. Bon, le corps tout endolori, le cou tordu ; j’ai dû dormir contorsionné. En tout cas, c’est pas le matelas, parce qu’il était pas pire que dans les autres HI. Non, je sais pas.


J’ai pas pris le p’tit dej de l’auberge ; une chance sinon j’aurais mangé sous la table. Bon, faut se lever. Presque plus d’argent et rien à manger. J’ai fait le tour de la ville pour trouver un guichet, puis c’est l’épicerie ; jamais évident. Faut pas trop acheter, ni rien de trop gros, et puis il y a plusieurs produits avec lesquelles je ne suis pas familier. Bon, retour au HI. Le temps est maussade, et puis la ville peu intéressante. La météo annonce des orages pour les prochains jours ainsi qu’un fort coup de vent en provenance de la Méditerranée. Les Pyrennées devraient atténuer les intempéries, mais il en reste toujours quelque chose. Pendant deux jours, j'ai été un réfugié climatique et j'en ai profité pour faire du clérical.


Rochefort est née par défaut, en 1666, car Louis XIV cherchait une alternative à la protestante LaRochelle, dont elle est restée le parent pauvre. De ce passé, il ne subsiste que de nombreux musées, situés essentiellement dans le port. Je n’ai pas visité les musées, par contre les kiosques étaient très fournis, certains en babioles originales et d’autres en librairies-entrepôt où l’on retrouvait quantité de livres d’histoire.


Autrement, je me suis baladé sous la pluie. Rochefort se visite rapidement. L’artère principale ? Pas grand chose à en dire. Les maisons ont une architecture assez monotone, sans doute mi-XXe siècle. Par contre, on a eu la bonne idée de construire le centre-ville sur la rive droite de la Charente qui ondule comme la Seine soit à Paris ou à Rouen, alors on n’a pas continuellement à traverser des ponts et puis les rues sont rectilignes, alors on s’y retrouve facilement. La plus grande place de la ville sert de stationnement, et c’est là aussi que l’on retrouve l’info touristique, fermé les dimanches, ainsi qu’une toilette publique, qui m’a bien servi. Bon... Autrement il y a un petit parc plublic avec des bancs de pierre assez romantiques. Lorsque j’y suis passé, je n’avais pas mes caméras, because la pluie, mais j’y suis retourné la nuit en espérant en tirer quelque chose, mais il n’y avait aucun éclairage dans le parc, alors c’était foutu. Bon, alors c’était Rochefort. La prochaine fois je crois que je vais faire un détour.

lundi 22 novembre 2010

direction Rochefort ( 3 octobre )


Je voulais quitter sans me presser, aussi aie-je été bien servi. Je suis allé saluer une dernière fois les 3 trois tours, puis à l’info touristique on m’informa qu’il y avait une piste cyclable à côté du HI qui allait jusqu’à Rochefort, mais qu’elle avait été abîmée par endroit par la tempête Xinthia. “ Quelle tempête ? “ aie-je demandé, puis la dame m’a regardé avec des yeux plein d’effroi : “ La tempête Xinthia, qui a frappé en février dernier. “ J’ai fait celui qui savait, puis je suis retourné là où j’étais ce matin, pas pressé, sans sourciller, petit cinq km à ajouter au compteur.


La tempête Xinthia a durement frappé toute la côte Atlantique les 27 et 28 février 2010. Ses effets se sont fait ressentir jusqu’à Granville où de terribles vagues ont martelé la côte ; j’ai vu ça sur internet, plus tard.


De retour sur la piste cyclable, j’étais très exposé au vent qui venait du large. Je l’avais de biais, en plein dans les rayons, alors je n’allais pas trop vite, entre 10 et 13 km à l’heure, mais, pas de soucis. En chemin, j’ai pu voir les ravages de Xinthia ; sur environ 2 km des portions de côte avaient été complètement arrachées. On avait remblayé le tout en y empilant des monticules de gravats ; alors je descendais régulièrement du vélo pour passer par-dessus. Non, à La Rochelle on a beau être à l’abri derrière les îles de Ré, d’Oléron et d’Aix, n’empêche que cette tempête avait été hors de proportion. Après Ayrté, je me suis retrouvé un peu mieux protégé car, entre la côte et moi, il y avait un rail de chemin de fer et puis une rangée d’arbres. Ouf ! J’ai pu souffler.


Je n’ai eu qu’à suivre les indications, mais il faut toujours observer, car les panneaux sont souvent petits, et puis la piste tourne sans avertissement. Si tu manques le panneau, t’es pourri. Et puis moi, comme je pédalais souvent la tête baissée, because le vent, il m’est arrivé de passer tout droit, je dois dire. Bon, en tout cas... Quelquefois la piste longeait la côte, comme à Châtelaillon-Plage. “Madame, on est où ici ? “ - “ Châtelaillon-Plage “ - “ Chat quoi ? “ La dame n’a pas apprécié que je ne saches pas alors elle a répété en insistant sur chaque syllabe, un peu ulcérée que le monde ne connaisse pas son patelin. Maintenant c’est fait. Par la suite ce fut un chassé-croisé avec l’autoroute jusqu’à Rochefort. Ça devait être 30 ou 35 km mais ce fut plutôt 48km et des poussières. Je suis arrivé à Rochefort un dimanche après-midi, je savais donc un peu à quoi m’attendre, mais on ne s’habitue jamais à voir une ville morte, morte, morte... Et en plus, avec les gouttes de pluie que j’avais reçu par intermittence sur le coco toute la journée, sans jamais voir le bout du nez de l’orage, alors ça devenait pathétique.


Le HI ouvrait à 3h. J’y suis arrivé 15 minutes avant l’heure. La gentille responsable y est arrivée pile. Auberge de ville sans les contraintes qu’on peut retrouver dans les plus gros HI. Pas besoin de vider les lieux l’après-midi, et puis on a une cuisine pour la popotte. Il y a une épicerie pas loin qui ferme pour l’après-midi et qui ouvre à 17h. C’est une Coop, et les produits sont un peu plus chers qu’ailleurs, mais pas de soucis, parce que l’alternative c’est le restaurant, à 19h ou 19h30, c’est selon. Le HI n’a pas l’internet, mais quelqu’un dans le coin a oublié de verrouiller son wi-fi, alors je m’en suis servi à souhait. Que dire de plus ? En soirée j’ai regardé un match de l’Impact contre Austin. Un match sans conséquence, mais j’étais en communication via Skype avec Sylvain. Il y avait un décalage de cinq secondes, alors quand j’entendais crier Sylvain, je regardais attentivement, et puis je me mettais à crier à mon tour, de l’autre côté de l’Atlantique. Juste un peu de folie pour remonter le moral. Manquait juste une petite bière. Salud !


samedi 20 novembre 2010




La Rochelle ( la soirée du 30 septembre 31 septembre, 1er et 2 octobre )


Le HI offrait un repas du soir économique, mais, et bien sûr, because France oblige, le service ne débutait pas avant 19h. Pour passer le temps, je suis allé prendre l’air sur le grand balcon avec vue grandiose sur l’immense marina des Minimes. J’ai marché tout doucement de long en large afin de détendre mes jambes. Le HI de LaRochelle a une structure semblable à celle de Granville, massive et bétonnée avec un petit air maritime qui nous donne un l’impression de naviguer sur un paquebot.


Pendant le repas, sur l’écran géant, très géant, j’ai regardé un match de footbal ( soccer ). Je sursautais au moindre bon jeu. Un type m’a demandé quel club j’encourageais ; “ les deux “ que je lui ai répondu. En fait, j’avais envie de crier que j’avais fait un 100km en vélo aujourd’hui, chargé comme un mulet, mais de cela, tout le monde s’en foutait. Alors j’exaltais en regardant un bon match, encore ivre de mon petit exploit.


À LaRochelle, tout près du HI, il y a au moins une université et quelques écoles de haut niveau, ce qui fait que dans ma chambre à quatre lits j’ai vu défiler des étudiants à la tonne. Mieux vaut réserver pour ce HI, car il est souvent plein, même en basse saison.


Le lendemain matin, je suis parti avec mon vélo, qui m’a surtout servi de porte-bagages, car la promenage le long des quais est tellement plaisante et reposante, que j’ai surtout marché. Chemin faisant, on passe devant les trois tours qui constituent l’attraction touristique principale de LaRochelle, soit les tours siamoises que sont Saint-Nicolas et de la Chaîne, et puis, plus solitaire, la tour de la Lanterne, celle avec un petit chapeau gothique. 2km pour rejoindre l’info touristique, et, de là, un peu moins pour rejoindre le centre-ville. Malgré ses airs moyenageux, LaRochelle est une ville très dynamique. Les restaurants se concentrent surtout dans le vieux-port, tandis que sous les arches de la rue Chaudrier ( et de quelques autres petites rues adjacentes ) on retrouve quantité de petites boutiques que l’on peut visiter tranquillement à l’abri des intempéries.


Les îles de Ré, d’Aix et d’Oléron protègent LaRochelle des caprices de la mer et des coups de vent, mais les conditions atmosphériques à cet endroit sont tellement extrêmes que la ville demeure tout de même très exposée aux intempéries. Le 31 septembre, j’ai bien essayé de rejoindre l’Île de Ré en suivant une piste cyclable en bord de mer, mais il ventait tellement fort que j’avais peine à avancer. Bon, tant pis. En tout cas, il semble que l’île de Ré est agréable à visiter, mais l’érosion y est tellement considérable, qu’à ce rythme il risque de ne plus en rester grand chose dans quelques décennies. Sans doute que les îles d’Aix, qui est toute petite, et d’Oléron vivent la même situation. Avant longtemps, LaRochelle risque d’être dépourvue de ses défenses naturelles.


LaRochelle a des affinités historiques mais aussi sentimentale avec le Québec, car c’est de là que plusieurs français sont partis afin de coloniser la Nouvelle-France. Lors de mon séjour, dans la tour de la Chaîne, il y avait une exposition relatant la traversée de l’Atlantique à l’époque des colonies.


De plus en plus de gens s’établissent à LaRochelle, et ce, malgré les rudes conditions climatiques qui y prévalent, car il est vraiment agréable d’y vivre. Il est bien entendu que quiconque a un bâteau, soit pour la pêche, pour le tourisme ou le commerce, va y trouver un hâvre de paix, dans tous les sens de l’expression. J’ai déjà mentionné le terminus d’autobus à la place de Verdun, mais le service me semblait assez limité, mais peut-être n’était-ce qu’une impression. Le mieux c’est toujours de se déplacer à pieds, ou à vélo, car plusieurs pistes cyclables ont été aménagées en périphérie du centre-ville, mais lorsqu’il vente trop, ça devient assez laborieux. Pour ce qui est de la gare de train, elle est située à trois coins de rue de l’info touristique, à environ égale distance du centre-ville et des Minimes.


Située entre Nantes et Bordeaux, LaRochelle une ville idéale pour rayonner, aussi faut-il sérieusement envisager un séjour prolongé pour apprécier la ville et les environs. Ah oui ! Le soir, il est agréable de flâner sur les quais, et puis on n’a pas à s’inquiéter de rater de dernier métro.


mercredi 10 novembre 2010


En route vers La Rochelle ( 30 septembre 2010 )


De mon lit, je voyais la campagne à travers une porte-patio, et à 7 heures du mat il faisait encore nuit noire, et puis aussi très froid, donc j’ai pris mon temps pour me lever. Vers 9 heures je me suis pointé le nez à l’extérieur. Il y avait un petit brouillard. Je me suis baladé sur le site tout en prenant quelques clichés. C’était un matin onirique où le temps semblait suspendu, mais une rude journée m’attendait, et, malgré les apparences, le temps filait, alors j’ai quitté un peu à regret.


J’ai préféré emprunter la voie directe plutôt que la petite route qui longeait la côte. C’était une départementale à moyenne vitesse avec une circulation fluide. Je suis arrivé à Luçon vers midi, soit après environ 40 km. De Luçon je n’ai retenu rien de mémorable. Par la suite il aurait mieux valu que j’emprunte une petite route, car en continuant vers Marans, non seulement aie-je allongé mon trajet, mais la départementale s’est aussi transformée à partir de cet endroit en voie rapide. J’ai donc fait un détour vers Charron. Un peu plus loin, à Esnandes, il y avait une petite piste cyclable qui m’a amené plus sûrement à La Rochelle.


Je suis arrivé au centre-ville par l’avenue du Général Leclerc. Après la place de Verdun, qui sert essentiellement de terminus d’autobus, je me suis retrouvé sur la rue Chaudrier, qui se transforme par la suite en rue du Palais. La vue de cette rue étroite bordée de hautes habitations aux arches romaines m’a procuré une euphorie hors du commun. J’y étais arrivé. J’avais accompli mon petit exploit personnel, et personne sur terre, hors moi, n’en avait connaissance. Au bout de la route, il y a une vieille porte médiévale et, en la traversant, je suis arrivé dans le vieux port. Sur l’une des tours, un drapeau du Québec saluait mon arrivée. Le HI est à environ 3 ou 4 km plus loin, au bout du quai des Minimes. En y arrivant, mon odomètre est arrivé pile à 100 km. La dame du HI doutait que j’ais fait un 100 km, dont les 40 derniers contre un fort vent, tant je semblais encore dispos, et légèrement euphorique. Non, la plus grande distance que j’aie accomplie au cours de de mon voyage est restée un exploit connu de moi seul.


vendredi 5 novembre 2010



Talmont Saint-Hilaire ( 29 septembre)


Rejoindre La Rochelle d’un seul jet aurait été une trop grosse bouchée à avaler. Il me fallait une étape entre les deux. Ce fut Talmont-Saint-Hilaire, situé à peine à 16 km, avec 4 km supplémentaire pour rejoindre le gîte d’étape. Le gîte était à 13 euros, et la dame me chargeait 5 euros pour les draps. Heureusement que j’avais conservé des draps jetables achetés au HI de Caen. Le gîte, situé en pleine campagne, était constitué de 3 ou 4 habitations où dormaient les gens de passage, avec une cuisine et salle communautaire située dans un autre édifice à environ une centaine de pas. En haute saison, j’imagine que l’endroit doit être assez achalandé, mais là j’étais seul, sur tout le site. J’ai pu laver mon linge, à la main, bien sûr, et le laisser sécher au soleil de l’après-midi. L’endroit était très reposant, et visuellement très inspirant ; toutes les habitations étaient de vieilles demeures de pierre couvertes de lierres grimpantes rougis par la saison. Les gîtes avaient été complètement rénovés et offraient un confort moderne, avec chauffage en prime. Heureusement, car dans la nuit il a fait très froid.


Le choix de Talmont ne fut pas innocent ; on y retrouve les ruines d'un château construit vers l’an 1 000 qui devint la place forte de Richard Coeur-de-Lion lui-même, alors qu’il portait le titre de seigneur de Talmont. Le site fut laissé à l’abandon après l’ère de Richelieu, avant de devenir la propriété de la commune. L’accès au site, 4,5 euros, est un peu chère, mais c’est pour une bonne cause. Pendant la saison estivale, il y a plusieurs activités destinées aux enfants et il y a aussi des guides, mais là je fus laissé à moi-même avec un petit feuillet explicatif. Peut-être était-ce mieux ainsi, car sinon je n’aurais pu filmer, à bout de bras et aussi à bout d’orteils, une statue de Richard-Coeur-de-Lion lui-même, statue située dans une pièce obscure, derrière une haute muraille.


Même en prenant mon temps, il m’a fallu moins d’une heure et demie pour visiter le site, mais ce fut un moment très inspirant. J’ai pu me faire une bonne idée des conditions de vie à l’intérieur des murailles. La vue sur la région à partir du poste de guet est imprenable. Je ne crois pas que j’aurais aimer résider à long terme dans un endroit aussi restreint que la salle des gardes, qui m’a foutu un sacré cafard. Et puis, parlant des gardes, comment faisaient-ils pour se déplacer, avec leur armure dans les escaliers aussi étroits aux marches inégales ? Et puis je ne vous parlerai pas du souterrain qui servait de garde-manger, non, je ne vous en parlerai pas, mais si vous y aller, faites attention à ne pas vous cogner la tête... Moi j’ai fait attention. Vrai.


À Talmont-Saint-Hilaire il y a aussi une vieille église, que je n’ai pas visité, car j’avais ma dose de médiéval pour la journée. Talmont a un centre-ville qui doit remonter à l’entre-deux guerre, probablement, et qui s’est plus récemment développé en périphérie avec une grande épicerie, des écoles, et des terrains de football ( soccer ) et un stade. Mon gîte était au bout de tout cela, accessible par une vraie piste cyclable, gracieuseté de la municipalité.



samedi 16 octobre 2010



Les Sables d’Olonnes ( 28 septembre )


Je suis parti avec une petite fraîcheur. Bon, pas le temps de visiter Noirmoutier, et encore moins de m’aventurer sur le passage du Gois, une route qui ne devient accessible qu’à marée basse. Après Notre-Dame-des-Monts on longe la côte de plus près. L’endroit est définitivement plus touristique que la section au nord de Noirmoutier. Après 33 km, on rejoint Sion-sur-l’Océan et sa très longue piste cyclable en front de mer. Selon le site internet du village, Sion “ fait parti de St-Hilaire-de-riez, la ville ayant la plus grand capacité d’accueil estival de la Vendée. ( ... ) Sion répond aujourd’hui à une demande touristique croissante. “


Très bien, mais Sion est surtout caractérisée par ce qu’une résidente a appelé des “ pinons “ ; 5 rochers au large qui devaient faire parti du rivage, à une autre époque. La plage est faite de gros rochers qui forment des paysages lunaires à marée basse. Assez étonnant, et aussi assez périlleux. J’aurais bien aimé pouvoir explorer l’endroit plus en profondeur. Y faire des photos de nuit devrait donner des résultats assez fantasmagoriques.


Puis j’arrive à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, traversé par le fleuve Vie. L’endroit est une étonnante station balnéaire, mais aussi un important port de pêche, avis aux amateurs de sardine. En arrivant de la côte, la vue que l’on a du village est assez stupéfiante, surtout lorsque l’on n’a jamais entendu parler du lieu. Je n’ai pas osé imaginer les prix des chambres d’hôtel, mais il était encore tôt, alors j’ai décidé de continuer, même si je me serais bien attardé plus longtemps. Mais c’est à découvrir.


Puis j’ai enfilé les petits villages jusqu’à arriver à L’île d’Olonnes ; l’endroit me sonnait une cloche. Dans le coin, il y a beaucoup de villages portant le nom “ d’Olonnes “, mais il n’y en a qu’un qui s’appelle “ Les Sables d’Olonnes “. La petite cloche ? Et bien c’est le lieu de départ fétiche de la course autour du monde baptisée Vendée Globe qui a lieu à tous les 4 ans. Un fait moins connu, c’est aussi un important port pour les bateaux de plaisance et de pêche, et aussi une très grande station balnéaire où l’on peu pratiquer nombre de sports nautiques. Il semble qu’il y aurait à proximité une très belle plage, mais je n’ai pas eu le temps de la visiter.


La très aimable gentille dame de l’info touristique m’a trouvé un petit hôtel, en peu en retrait, mais près de tout, sans me charger un sou. Ouf ! Cette dame et puis aussi à l’hôtel on m’a déconseillé de me ballader du côté de la promenade de l’Amiral Lafargue ; sais pas pourquoi. La fille de l’hôtel m’a recommandé un restaurant, le Bistrot Gourmand ; ce fut mon meilleur repas en France, absolument succulent, surtout avec une petite bière aux framboises hors de l’ordinaire. Quelle surprise. Très agréable.


Les Sables d’Olonnes est une ville où il faut absolument s’attarder pour bien l’apprécier, mais moi j’étais à la course, comme toujours. J’ai pris quelques photos de nuit, mais j’avais trop à faire à l’hôtel pour m’attarder et faire le tour des lieux. Tant pis.




Fromentine / La Barre des Monts ( 27 septembre )


Le plan était simple : descendre la côte, sauf qu’en France il n’y a pas de route simple. Bon, je suis parti, le coeur léger et les doigts gelés, si je puis dire. Je me suis retrouvé dans une route dans un sous-bois, assez humide merci. Une pancarte indiquait des menhirs dans un camping, mais je ne sais pas si c’étaient de vrais menhirs ou encore un attrape-nigaud, ou encore, si c’était vrai, s’il y avait des frais pour la visite. De toute façon, il était encore tôt, et l’endroit ne devait pas être ouvert, et puis, encore de toute façon, j’avais Saint-Just derrière la cravatte, et seulement Carnac pouvait surpasser ça. Vous me suivez ? Alors continuez.


Assez vite je me suis rendu compte d’une évidence ; sur cette côte, il n’y a pas de route qui va de village en village. À chaque fois que j’avais la chance de longer la côte, à la fin du village il me fallait remonter vers la route principale, faire quelques centaines de mètres, puis replonger vers la côte. Ce manège m’est devenu vite lassant. C’est comme s’il n’y avait pas de volonté pour unir les villages entre eux. Pas assez touristique cette côte ? Sait pas. Aussi aie-je décidé de couper court et de m’élancer vers Pornic, un nom qui plairait bien à Guy A., assurément, surtout lorsque l’on prononce ce nom lentement et un peu à l’anglaise.


Pornic est niché dans une petite baie. L’Icône de Pornic en est une petite tourelle médiévale, sinon il y a la petite marina. Dans la ville, il y a une piste cyclable qui fut surtout conçue afin que les touristes du coin puissent se délier les jambes. En tout cas, ça m’a servi un temps, mais assez vite je me suis retrouvé sur la petite départementale qui passait par là. Plus loin, à Bouin, il y avait un centre d’info touristique fermé pour la saison. Dommage, car sinon on m’aurait orienté vers un gîte du passant qu’il y avait dans le coin. J’ai appris cela à l’info touristique de Beauvoir-sur-Mer, mais le gîte était à environ 4 km au nord de Bouin. Il m’aurait fallu faire 12 km en sens inverse, et refaire le même trajet le lendemain matin. Comme le dit la petite chanson : “ Non, non, nooooooon ! “. À Beauvoir-sur-mer tout était désert. Dans un hôtel, il y avait un type qui lavait la vaisselle en parlant à ses assiettes. Je n’ai pas voulu le déranger. Et puis je serais mort d’ennui dans ce village qui n’avait d’intéressant que le nom.


J’ai continué. À La-Barre-des-Monts / Fromentine j’ai trouvé un charmant hôtel, un peu au-dessus de mes moyens, mais c’était vraiment très bien comme endroit, et puis, de toute façon, il n’y avait rien d’autre à la ronde et il était déjà 4h et j’avais déjà fait 70 km. La-Barre-des-Monts est un village pimpant et bien aéré, près de la plage, avec une grosse épicerie à proximité. C’est aussi la porte d’entrée de l’Île de Noirmoutier, et puis, cerise sur le sundae, c’est aussi là que va débuter le Tour de France 2011. Alors, l’été prochain, vous pourrez voir à la tivi de quoi ça a l’air comme endroit. Le lien internet y était très bon, alors, grâce à Skype, j’ai montré à Sylvain de quoi avait l’air le village. Vous lui demanderez.


dimanche 10 octobre 2010

Saint-Brevins-les-Pins ( 26 septembre )


La veille j’avais fait du repérage et puis j’étais tombé sur la bonne route du premier coup, mais là je devais être un peu endormi. Mais il faut dire qu’en sortant de Nantes il y a tout un cafouillis de routes, avec l’ancienne île Feydeau qui fait maintenant partie de la terre ferme et sur laquelle on a fait tout un tortillis de routes. Bon, j’ai errer sur environ 5km avant de retrouver la bonne route. Le guide “La Loire en vélo” conseille de prendre la rive nord au départ, ce qui a du sens, car en prenant la rive sud on allonge notre trajet, sauf que là j’avais gaspillé cette distance. Au départ on traverse une zone industrielle peu attrayante, mais au moins on avance.


Sur le trajet il y a deux bacs pour traverser sur l’autre rive. Le guide conseillait de prendre le deuxième, mais vaut mieux pas manquer notre coup, sinon il ne reste que le pont de Saint-Nazaire. Je n’ai vu ce pont que de loin, en fin de journée, et, effectivement, j’ai pu constater qu’il n’a pas une sinistre réputation pour rien. Bref, deuxième bac, que je ne trouvais pas très sécuritaire, mais sûrement que des spécialistes s’étaient penché sur le cas. Enfin, je suis arrivé de l’autre côté sain et sauf.


Le guide mentionnait qu’à partir de l’écluse de la Martinière il y avait une piste cyclable. J’avais encore en tête les chemins de halage. Mais non, c’était bien asphalté, et très plaisant. Manquait juste une ou deux pancartes pour bien préciser les directions, sinon c’était parfait. Sans le guide, je serais passé tout droit, et j’aurais manqué quelque chose. La route était tranquille et très reposante, il n’y avait que le ciel qui craignait. J’ai rejoint Paimboeuf, dont je n’ai retenu rien de mémorable, puis j’ai filé vers la côte. Lorsque la piste cyclable se termine, on rejoint la grand route.


J’ai quitté Nantes vers 10h, et même en prenant mon temps, je suis arrivé vers 4h30. 68 km, incluant les quelques uns dont j’aurais pu me passer. Le HI n’ouvrait qu’à 6h, mais le responsable m’a permis d’occuper la chambre aussitôt. Merci bien monsieur. À Saint-Brevin il y a bien quelques commerces, et la ville s’étend sur quelques km avec nombres de demeures en façade, mais ça reste très tranquille comme endroit. De plus, nous étions un dimanche ; heureusement que j’avais mon repas avec moi, sinon j’aurais mangé mes bas.


Sur la plage, il y en avait qui s’amusaient avec des cerf-volant, mais pour en faire il faut être membre d’un club ; ordre de la municipalité. La plage elle-même était belle, mais les usines sur l’autre rive et le pont Saint-Nazaire gâchaient un peu le décor. Mais, pour 13 euros on ne peut pas tout avoir.



Nantes ( 22 - 23- 24-25 septembre )


Un autre matin glacial. Je m’attardai devant le château, pas pressé de me faire geler. Je me suis préparé tout doucement. Un petit coup de balai, puis détour par le camping pour saluer le responsable. Celui-ci connaissait tous les recoins de sa ville, alors il me suggéra une piste derrière le gîte ; petite route tranquille à l’abri des voies rapides. Puis je filai vers Nantes, sans rien de particulier à signaler, sinon que j’évitai le foutu chemin de hâlage. C’est un peu triste, car beaucoup de villages sur le parcours du chemin de halage aimeraient bien ainsi attirer une nouvelle clientèle, mais ce n’est pas encore au point. À tout le moins, il faudrait remplacer cette exécrable pierraille par de la poudre de roche et bien tasser le tout.


La banlieue nord de Nantes est interminable, mais je ne devrais pas me plaindre, car Nantes n’est pas Rouen, mais ce n’est pas Rennes non plus. À l’approche du centre-ville, on est saisi par le spectacle assez féerique des grandes artères et aussi des places aux grandes fontaines où vont se reposer quantité de gens. Le soleil était de retour. On était à l’heure du repas du midi. Le centre-ville était submergé de gens qui s’empressaient d’embarquer dans les tramways silencieux qui filaient dans toutes les directions. Il y avait beaucoup de jeunes dans la foule, et d’autres, plus âgés avec malette.


Le premier aperçu de Nantes est à couper le souffle, mais lorsque le centre-ville se vide, il ne reste que les cicatrices des rails de tramways. Le tramway, c’est un choix, très légitime, sans doute. Le tramway est de retour en force dans plusieurs villes de France, mais il laisse un air tristounet à une ville vide. Pour compenser, Nantes a de larges boulevards avec de nombreux arbres et puis de très grandes aires de détente, mais cela ne semble pas suffisant pour créer un sentiment d’appartenance. Une ville qui n’a pas l’affection de ses résidents est branchée sur un respirateur artificiel.


Le HI est situé à l’est du centre-ville, dans un quartier populaire qu’on appelle la “Manu”, Manu comme dans Manufacture. La vie communautaire y prend une place prépondérante. On y valorise le rôle des simples ouvriers. De larges photos de travailleurs anonymes sont affichés sur les murs extérieurs, et puis au milieu de la place il y a la scupture non revendiquée d’une ouvrière qui pourrait commémorer le travail trop peu reconnu de toutes les femmes travailleuses.


La Manu est située à la frontière entre le centre-ville et les vieux quartiers qui ont dûs se construire pendant l’entre deux guerres, ou un peu avant, je croirais. Il vaut mieux se déplacer à pied dans ces vieux quartiers, parce que les rues sont étroites et les autos ainsi que les scooters y circulent de façon très anarchiques, embarquant souvent sur les petits trottoirs pour se stationner.


Le centre-ville, quant à lui, se fait assez aisément en vélo, mais il faut toujours se méfier lorsque l’on traverse les rails des tramways, car ceux-ci sont très silencieux et n’avertissent que très peu de leur approche. J’ai vu des gens traverser les rails sans regarder, mais moi je regardais deux ou trois fois, juste au cas où. Oui, oui, je suis ainsi peureux. Mais je sais qu'un tramway, ça frappe. On retrouve des pistes cyclables ou, encore, des bandes passantes, dans toutes les directions. On se laisse ainsi facilement entraîner sur les bords des canaux aux petites péniches ; très dépaysant.


Jules Verne est né à Nantes, sur l’île Feydeau, qui n’est plus une île, et il est la grande fierté de tous les nantais, de cela, il ne faut même pas en douter. Sur l’île de Nantes, face à Nantes, on retrouve un genre de musée, qui n’est pas un musée, ni un parc d’attraction, et qu’on appelle “ Les Machines de l’île “, où de gentils “patenteux” un peu excentriques, se sont amusé à construire des machines que Monsieur Verne avait imaginé dans ses romans. En écoutant les commentaires de l’animatrice, on comprend à quel point l’héritage de “Jules Verne” ainsi que la ville de Nantes sont imbriqués. Pour accéder au site, il est préférable de prendre la petite passerelle piétonne qui mène à l’île de Nantes. Faut pas faire comme moi, quoique que, en faisant tout le tour et en me rendant jusqu’à Rézé, il m’a fallu revenir à revers, et ainsi j’ai découvert le quai des Antilles avec ses grues géantes et ses bistros sympas. L’endroit propose une balade agréable avec vue surprenante sur Nantes.


La ville de Nantes offre différents forfaits pour les touristes. J’ai pris celui à 18 euros qui m’offrait un accès gratuit de tous les musées, ainsi qu’à un autobus à touristes et au tramway, et ce pour 24 heures. Bien sûr, j’ai commencé la journée par la visite du château d’Anne de Bretagne. Nantes est la ville de Jules, mais c’est aussi celle d’Anne. Le château vaut la visite. Il y avait une exposition concernant les liens entre la France et la Chine à l’époque des colonies. Cette exposition en disait long sur certains traits de caractères des français.


Puis, j’ai voulu continuer par la visite guidée de la ville, mais un autobus était en panne et l’autre ne débutait pas avant 14h. Bon, ce fut le musée des beaux-arts, qui m’a quelque peu déçu. Je crois que je commence à en avoir assez de ces peintures naïves qui décrivent des bondieuseries. Je crois de moins en moins que cela puisse être de l’art. En tout cas, ça me tape de plus en plus sur les rognons. On retrouve ce genre bêtise dans tous les musées, mais, pour moi, ce n’est pas de l’art. En tout cas, ça n’apporte rien de plus à l’art. Si ces peintures sont là pour témoigner d’une époque, alors il faudrait présenter une contrepartie. S’Il n’y avait pas de contrepartie, alors l’époque représentée vivait en dictature spirituelle. Plus loin il y avait des tableaux des surréalistes, avec Kandinsky en tête. Lui aussi me tape de plus en plus sur les nerfs avec ses miniatures précieuses. Décidément, ce n’était pas ma journée. Et puis le musée était assez défraîchi ; il aurait besoin d’un sérieux “facelift”.


Par la suite j’ai visité un petit musée de l’imprimerie, et ce fut un très grand bonheur. C’est étrange que de voir des jeunes se montrer aussi passionnés pour des machines du passé. Notre guide était tout heureux de se retrouver les mains pleine d’encre afin de démontrer comme on s’y prenait pour imprimer, que ce soit à l’époque de Gutenberg, ou dans les âges plus récents. Passionnant. En espérant qu’ils pourront se trouver un local plus large afin d’y installer toutes leurs machines.


Nantes est une ville qui a beaucoup à offrir pour les touristes, mais je n’ai pas eu le coup de foudre pour cette ville comme ce fut le cas pour Rennes. Nantes est une ville de contrastes très tranchés, et non en fines nuances. Ce n’est pas une ville où les gens nous traitent comme si on faisait parti de la famille. Ici, on ne trompe personne ; on n’est toujours que de passage. Est-ce que je reviendrais à Nantes ? Sûrement, mais pas seul, afin de me sentir moins seul.

mardi 5 octobre 2010


Blain ( 21 septembre )


J’ai attendu quelques rayons de soleil avant de quitter, et puis j’ai rejoint Redon assez rapidement, mais Redon est lente à s’éveiller ; impossible d’y prendre un petit déjeuner. “ Des crêpes à 11 heures ? Mais il est trop tôt, et puis mes fours ne sont pas encore ouverts. “ Bon, pas de crêpes. Redon vit à l’ombre de Rennes et Nantes ; grande ville avec un tout petit quartier moyenageux, une petite marina et d’immenses centres commerciaux en périphérie. C’est une ville respectable, mais je n’avais pas à m’y attarder, d’autant plus que l’info touristique était fermé les mardi matin.


De là, j’ai eu l’idée folle d’emprunter le chemin de halage qui relie Brest à Nantes. Un chemin de halage longe un canal sur toute sa longueur. À l’époque des bâteaux à voile, c’est par ces canaux que se déplacaient des navires, dont la flotte impériale. En se déplaçant à l’intérieur des terre ils étaient à l’abri des attaques ennemies, surtout anglaises. Des chevaux traînaient les navires et les carioles qui suivaient laissaient deux sillons derrière elles. Avec l’avènement du moteur, ces chemins sont devenus désuets. Ils ont perdus leur utilité jusqu’à l’avènement des vélos modernes qui permettent aux gens comme moi de se véhiculer sur de grandes distances. Alors quelqu’un a eu l’idée d’en faire des autoroutes à vélo. L’idée est intéressante, sauf que le quelqu’un en question n’a pas compris que le vélo ce n’est pas un cheval. Donc, ce chemin de halage que l’on dit cyclable est essentiellement constitué de cailloux, de gros cailloux, sur un sol de poussière, ce qui fait qu’il est assez pénible de circuler sur ce genre de piste, surtout lorsque l’on est chargé comme un mulet ( blague ) comme je l’étais. À chaque coup de pédale je vivais avec l’angoisse de percer un pneu, ce qui fait que j’aurais été sans ressources dans un endroit isolé où personne ne circulait.


Après une dizaine de km sur cette piste de misère, j’ai pris la première sortie qui s’est présentée. Je suis apparu au bout d’une rue où une gentille dame est venue vers moi pour m’indiquer la direction à prendre pour rejoindre la route principale et puis elle m’a même offert une grosse bouteille d’eau ; un ange. Aux USA, la dame se serait réfugiée dans sa maison en me voyant, et elle aurait appelé la police, juste au cas où, et puis une patrouille serait venue voir, juste au cas où. Bon, après 6km je rattrappais la D164 et filai sans plus me tracasser. Vers 3h je croisai la ville de Blain. Je m’informai à tout hasard pour savoir s’il n’y aurait pas un gîte d’étape. Oui il y en avait un, et ce fut comme si j’avais gagné le gros lot. Pour 9 euros j’eus droit à une maison entière pour moi tout seul. Tout était neuf, avec lumières qui s’allumaient automatiquement sur mon passage, et grande cuisine, et chambre neuve avec édredon de deux pouces ( environ 5 cm ) très chaude, cour arrière avec boyau d’arrosage pour nettoyer mon vélo plein de poussière, et cordes à linge pour suspendre mon linge après avoir fait un lavage à la main. Pas de soucis. Encore plus devant la maison j’avais un château de conte de fée. C’est la première chose que je voyais par la fenêtre en me levant.


Bon, je vais vous expliquer ce qu’est un gîte d’étape. Ce genre de logement s’adresse à des pèlerins, ( entre autre ceux qui font le chemin de Compostelle ) ainsi qu’à des gens qui voyagent en vélo ou à cheval, bref, à des gens qui voyagent d’une étape à l’autre. Les gens en auto sont disqualifiés. L’idée c’est de ne pas faire concurrence aux hôtels de la région, sauf que souvent ce genre d’endroit est situé dans des petits villages qui ont peu de ressources. Les villages consacrent beaucoup d’efforts et d’argent pour construire ce genre d’endroit. Cela influe un peu d’argent supplémentaire à la communauté. Je n’ai rien contre.


Alors, si on veux savoir si un village a un gîte d’étape, on s’informe sur le site internet www.gites-refuges.com, mais le site n’est pas aménagé de façon très interactive, alors il est difficile de s’y retrouver. Aussi, si on ne sait pas, on peut s’arrêter en chemin et demander à la mairie avant que celle-ci ne soit fermée. Blain est une ville assez importante, elle avait donc aussi un centre d’information touristique où une gentille dame a pu rejoindre le responsable, très affable et très aimable. Il s’occupait aussi du camping, le tout propriété de la municipalité. Enfin, mon séjour à Blain fut agréable, et surprenant. La fin de semaine suivant mon séjour, il y avait un genre de festival médiéval avec tournois de tir à l’arc etc... J’ai raté l’occasion, mais avis aux intéressés. C’est à chaque année, à peu près à la même période, tout juste devant le gîte.


Saint-Just ( 20 septembre )


Je suis parti un peu comme un voleur, avec une peine d’amour en prime, ce qui fut assez inattendu. Avant de connaître Rennes, cette ville n’était qu’un point sur la carte, un point comme un autre, un point comme mille autres, maintenant, c’est un coeur qui bat. Bon, pour quitter j’ai emprunté tout doucement la piste qui longe la Vilaine. Non, je ne déteste pas la Vilaine, sauf que le revêtement de la piste y est assez inégal. Au départ, on se retrouve sur une large piste de poudre de roche, ou de roches pulvérisées, c’est selon, mais, après quelques km, la piste en vient à s’amenuiser jusqu’à devenir une voie toute petite où n’importe qui aurait pu s’embusquer ; je sais, il faudrait que j’arrête de regarder des films de peur, mais la route n’est vraiment pas sécuritaire.


Vers 11h je suis arrivé à Pont-Réan, enfin un signe de vie, mais tout y était fermé, sinon une petite pâtisserie près des écluses. Par la suite, le pavage était bon ; je circulais sur de la poudre de roche, mais la piste s’est transformée en gravats et en roches ; ce qui est assez désagréable. Au 39e km, soit vers 1h, j’en ai eu assez de cette route et puis j’ai rejoint une vraie route en bordure de la Vilaine. Au 50e km j’ai atteint Guipry-Messac où il y avait un gite d’étape. J’aurais pu m’arrêter là, mais l’endroit semblait très endormant. Il y avait un autre gîte d’étape un peu plus loin, alors j’ai continué, mais j’ai un peu joué avec le feu.


Pour rejoindre Saint-Just, il y avait un premier panneau qui indiquait 8km, et puis, 5 kilomètres plus loin c’était encore 8km. Pas de commentaires. Bon, après 13 km j’atteignis Saint-Just. À la mairie on s’occupa bien de moi. J’expliquerai dans un autre message ce qu’est un gîte d’étape. On me remit les clés du gîte, et, pour 16 euros j’eus droit à une maison entière juste pour moi. Yes !!! Mais j’ai été chanceux parce que la mairie aurait dû être fermée cette après-midi là, et puis, en fait, tout était fermé dans le village, sinon une toute petite épicerie où j’ai acheté ma bouffe du soir, sinon j’aurais dormis dehors et j’aurais mangé mes bas.


La raison pour laquelle j’ai choisi Saint-Just, c’est qu’on retrouve ici le deuxième plus important site mégalithique de France, après Carnac, en Bretagne. Après le souper, je suis allé m’y balader. On peut mesurer les efforts considérables qu’ont dû déployer ces hommes de la pré-histoire pour y dresser d’immenses rochers dont on peine à comprendre la signification. Certains ensembles constitueraient des sites funéraires tandis que d’autres seraient des lieux de cultes. Tout cela a été édifié sur une période de trois millénaires et s’étend sur au moins 6 kilomètres. Un des panneaux explicatifs montre la disposition d’une portion des stèles, et cela ressemble drôlement à une mâchoire ; un peu comme si les dents d’une bête énorme sortaient de terre. Je ne crois pas que mon explication va aider quiconque, mais c’est l’impression que j’en ai eu. Bref.


Du haut du site, on a une vue imprenable sur toute la contrée. Les gens de l’époque édifiaient leur structure dans l’esprit des chevaliers du moyen-âge ; en hauteur. C’est assez troublant que de se retrouver seul devant ces monuments, surtout à la tombée du jour. Un peu comme l’Abbaye du Mont-Saint-Michel, on a peine à imaginer la ferveur et la passion qui ont animés ces gens et les ont poussé à édifier ces monuments. Aujourd’hui, il n’en reste que l’incompréhension et l’admiration.


En redescendant, derrière la montagne, je suis arrivé dans un petit village assez original où des gens vivaient encore dans des maisons de pierre qui avaient fort probablement été construites au moyen-âge. Certaines maisons étaient laissées à l’abandon, le toit écroulé, tandis que d’autres étaient toujours entretenues et habitées. C’était assez stupéfiant. Je fus tenté de prendre des photos et de filmer le tout, sauf que j’aurais perturbé l’intimité de ces gens qui vivaient simplement leur vie de tout les jours dans un musée vivant. Alors j’ai passé mon tour.

De Saint-Just, on a accès à plusieurs sentiers, il y aurait même un site d’escalade, mais c’est à éviter les lundis.




Rennes ( 17 - 18 - 19 septembre )


Je me suis levé reposé. Petit déjeuner inclus, avec des produits frais du jardin ; excellent pour débuter la journée. La descente jusqu’à Rennes fut facile. La gentille dame du HI me fit entreposer mes bagages excédentaires, sans supplément, car l’accueil n’était pas ouvert avant 16h, puis j’ai laissé mon vélo chez le réparateur ; les collines de Bretagnes avaient beaucoup usé mes freins. Alors je me suis baladé dans les rues de Rennes, à pied, à souhait. Le centre-ville est près du HI, mais il faut pas se tromper de rue.


Rennes est une ville très agréable, sans doute la plus agréable que j’aie visité jusqu’à maintenant en France. Ce n’est pas seulement une ville agréable où séjourner, c’est aussi une ville où j’aimerais vivre. C’est la deuxième ville la plus la plus effervescente en France, et j’ai lu cette expression dans un guide, quelque part. La première ville ? M’en souviens plus. Mais Rennes me suffisait. Rennes est une ville industrieuse et ingénieuse.


Le vieux quartier est agréable ; pas trop tortillard et pas trop rectiligne. Le jour de mon arrivée, dans un parc, je suis tombé sur une vente de livres qu’on ne retrouve plus que rarement à Montréal. Je me suis limité à quelques uns, mais avoir sû qu’il y avait un taux préférentiel en France pour l’envoi postaux à l’international de livres et autres documents papier, alors je ne me serais pas limité.


Les fins de semaine, le soir, le vieux quartier est bondé de milliers de personnes, et surtout de jeunes, car le quart de la population est constitué d’universitaires. Je suspecte qu’il doit aussi y avoir des écoles de mode car dans le coin il y a quantité de petits commerces avec des vêtements très tendance, très innovateurs et très élégants que je n’avais pas vu ailleurs. Être riche, et avoir des malles à remplir, c’est ici que je viendrais. Après les meubles, les vêtements, décidément...


Mais Rennes n’en est pas à une surprise près. C’est une ville toujours fourmillante. La fin de semaine de mon séjour, ce fut la grande braderie annuelle. Comment décrire. Bon, en sortant du HI le samedi matin, je me suis retrouvé devant des kilomètres de particuliers qui avaient installés des kiosques afin d’y vendre différents articles. La braderie s’étendait non seulement sur les canaux, mais refoulait aussi dans le haut de la ville, de sorte que plusieurs rues étaient bloquées à la circulation. Les vendeurs, nonchalants, profitaient de la belle journée pour socialiser. C’est ça Rennes, beaucoup de bonhommie. Sylvain aurait acheté des kilos de bandes dessinés, c’est sûr, car il y en avait à la tonne. Même mon réparateur de vélo avait son kiosque, de sorte que je n’ai eu mon vélo que tard en après-midi. Bon, pas de soucis, on est à Rennes.


Autrement, les canaux servent pour les petits bateaux et les péniches, mais on y a aussi aménagés des pistes cyclables qui, jointes à quantité de bandes cyclables, font qu’il est facile de se déplacer partout en ville, et même en banlieue ; le dimanche il y avait une féria de chevaux dans un parc au sud-ouest et puis ça m’a pris une vingtaine de minutes pour y arriver.


À Rennes, il y a aussi le parlement de Bretagne qui est très couru ; il y a toujours de longues files d’attente devant. Le parlement est situé dans le quartier administratif, quartier plus austère, mais, bon. Un peu plus au sud, on retrouve la Vilaine, à couper le souffle, car la Vilaine est très élégante, de jour mais aussi de nuit. J’adore la Vilaine avec ses édifices début XXe siècle, tout en hauteur, et ses grands boulevards, et les petits ponts de pierre qui l’enjambent. J’adore. Dommage que, un peu plus à l’ouest, l’on ai décidé de la recouvrir, mais c’est un choix qui se défend, car ainsi on facilite les déplacements piétonniers, en suivant la logique du terminus d’autobus qu’on y a installé, mais on y a aussi construit des parkings, moins bon ça. À Rennes il y a aussi une ligne de métro qui va du nord-ouest au sud-est, et que l’on dit très efficace. En tout cas, les bouches de métro dans le vieux quartier sont assez discrètes, mais les déplacements à vélo sont si simples que je n’ai pas pris le métro.


Rennes c’est aussi une ville qui a de bons poumons ; il y a nombreux parcs, beaucoup d’espaces verts pour se détendre, enfin c’est une ville où l’on est bien, tout simplement. J’oublie sûrement de mentionner tout plein de trucs, on m’a parlé de Bruz, en banlieue sud, et quoi d’autre ? Renne est une ville pétillante qui mériterait que j’y revienne, pour un séjour prolongé, cette fois. J’aime Rennes ( est-ce aussi un nom d’une fille ? ).